Lupus : nouveau traitement en vue
24 janvier 2013
Environ 100 000 Français sont touchés par le lupus.© CNRS 2006
Les patients souffrant de lupus – ils sont une centaine de milliers en France – auront-ils bientôt accès à un nouveau traitement ? Une équipe du CNRS en effet, a développé une molécule susceptible de faire régresser la maladie. En plus, elle serait particulièrement bien tolérée.
Le lupus érythémateux est une maladie auto-immune qui touche plus de 5 millions de patients dans le monde. Il s’agit en majorité de femmes jeunes. Elle se manifeste notamment par des douleurs articulaires intenses, des lésions de la peau du visage et parfois, par des atteintes rénales plus ou moins sévères. Certains malades peuvent également présenter des troubles sanguins, ou des manifestations inflammatoires, pulmonaires ou cardiaques. Pour l’heure, la prise en charge du lupus repose principalement sur l’administration de corticoïdes et d’immunosuppresseurs.
En 2003, la biologiste Sylviane Muller et son équipe (CNRS, Institut de Biologie moléculaire et cellulaire de Strasbourg) ont mis au point un peptide – c’est-à-dire une protéine – qui s’est révélé capable de retarder le développement de la maladie chez la souris. Aujourd’hui baptisé P140/LupuzorTM, ce peptide vient d’être testé auprès de 149 patients dans 3 pays européens -Bulgarie, Espagne, Roumanie- ainsi qu’en Argentine.
« Il s’est révélé très bien toléré par les patients et a fait régresser la maladie lupique », explique le CNRS. Les scientifiques vont désormais évaluer ce traitement dans une étude de phase III, sur une plus large cohorte. Et ils sont optimistes : cette « prochaine et dernière phase de tests cliniques devrait entériner ces résultats et aboutir au développement d’un médicament qui ne possède pas les effets indésirables des traitements actuels, à base de corticoïdes et d’immunosuppresseurs ».
Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet et Marc Gombeaud