Lutéran/Lutényl et risque de méningiome : que faire si vous êtes concernée ?

06 janvier 2022

Le fait de prendre du Lutéran, du Lutényl ou un de leurs génériques induit un risque de méningiome multiplié par 3 par rapport aux femmes non exposées. Et ce lorsque la durée de traitement dépasse 6 mois. Comment réagir si vous êtes concernée ?

Le Lutéran et le Lutényl sont des médicaments indiqués dans la prise en charge de certaines maladies gynécologiques comme l’endométriose, les règles très abondantes, irrégulières et prolongées, qu’elles soient ou non en lien avec un fibrome.

Comme l’indique l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), le risque de méningiome – une tumeur des membranes qui entourent le cerveau – associé à la prise de ces médicaments ou d’un de leurs génériques augmente avec la dose utilisée et la durée du traitement :

– il est multiplié par 12 après 5 ans de traitement par Lutényl (5 mg par jour pendant 20 jours par mois) ;

– il est multiplié par 7 après 3,5 ans de traitement par Lutéran (10 mg par jour pendant 20 jours par mois).

En raison de ce risque de méningiome, l’ANSM a décidé d’envoyer ce mois -ci des courriers d’information aux patientes traitées et à leurs prescripteurs (médecin généraliste, gynécologue, endocrinologue…). Les patientes pourront y retrouver des recommandations sur le traitement et son suivi.

Que faire si vous êtes concernée ?

Si vous êtes actuellement traitée avec ces molécules, consultez d’abord votre médecin traitant ou votre gynécologue « afin de réévaluer la pertinence du traitement par rapport au bénéfice et au risque de ce dernier. Selon l’âge de la patiente, les doses prises et la durée du traitement, celui-ci pourra prescrire un examen d’imagerie par résonance magnétique du cerveau (IRM cérébrale) ». Notamment « en cas de symptômes ou de signes évocateurs* d’un méningiome au bout d’un an de traitement si le traitement nécessite d’être poursuivi, puis 5 ans après la première IRM, puis tous les 2 ans tant que le traitement est poursuivi » Ou encore « au début du traitement si vous présentez des facteurs de risque de méningiome ».

Si vous l’avez été par le passé, une IRM cérébrale devra être prescrite en cas de signes cliniques évocateurs d’un méningiome. Et ce même si le traitement a été pris il y a longtemps. Consultez votre médecin si vous avez un doute.

A noter : le nombre de femmes avec un ou plusieurs méningiomes attribuables au Lutényl, Lutéran ou leurs génériques est d’environ 100 cas par an.

*maux de tête fréquents, vertiges, troubles de la vision, faiblesse dans les bras ou les jambes, paralysie, troubles du langage ou de l’audition, troubles de l’odorat, convulsions, troubles de la mémoire

  • Source : ANSM, 3 janvier 2021

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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