Lyme, allergies, tétanos… Que penser des autotests vendus en pharmacie ?
23 juin 2017
© www.gamme-mylanmytest.fr
Peut-être avez-vous remarqué, chez votre pharmacien, l’arrivée de nouveaux tests permettant de dépister soi-même de nombreuses pathologies comme les infections urinaires, une intolérance au gluten, la maladie de Lyme ou même le cancer de la prostate. Mais ces autotests sont-ils vraiment efficaces ? C’est pour répondre à cette question que le dernier numéro de 60 millions de consommateurs a mené l’enquête. Résultats, certains sont à prendre… et d’autres à laisser.
Le lancement en pharmacie des autotests VIH en 2015 semble avoir fait des petits. Ainsi, une vingtaine de nouveaux tests sont aujourd’hui disponibles en officine. « Attention, ils ne sont pas considérés comme des médicaments, donc pas soumis à une autorisation de mise sur le marché (AMM) », tiennent à préciser les rédacteurs de 60 millions de consommateurs.
Le Dr Claude Cohen, président du Syndicat national des médecins biologistes (SNMB) va plus loin. Pour lui, « c’est du business et c’est dangereux. Les garanties de qualité et de sécurité semblent insuffisantes.(…) Par ailleurs, l’acheteur n’est pas suffisamment mis en garde contre les faux positifs et les faux négatifs, qui sont pourtant mentionnés dans la notice. Encore faut-il la lire… ».
Dangereux et incomplets
Les spécialistes semblent s’unir pour dénoncer le danger de la plupart de ces procédés. Dans les colonnes du magazine, le Dr Pierrick Hordé, allergologue, s’insurge contre les autotests de dépistage d’allergies: « Le diagnostic des allergies est extrêmement difficile et doit se faire sur la base de trois éléments : un interrogatoire très précis et des tests cutanés souvent suivis d’un dosage sanguin d’anticorps spécifiques de l’allergie. Tout cela nécessite l’expertise d’un spécialiste. »
Vous l’aurez compris, ces produits ne remplacent en rien une consultation chez le médecin. Au mieux peuvent-ils ouvrir la porte à des examens plus poussés. Au pire, délivrer un faux négatif et retarder un éventuel parcours de soins.
Seule exception, dans le cas d’une maladie chronique, comme le diabète de type 1, « il s’agit d’un progrès colossal », lance le diabétologue André Grimaldi, cité par le magazine. « L’autotest est un outil de l’éducation thérapeutique du patient qui lui permet de gérer sa maladie. C’est la fin du suivi routinier dont plus de la moitié ne sert à rien et qui encombre les consultations. »
Rappelons enfin que ces produits, relativement chers (de 10 à 30 euros) sont à la charge exclusive de l’acquéreur. Alors que les examens prescrits par un médecin sont remboursés par l’Assurance-maladie.
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Source : 60 millions de consommateurs, n°528, juillet août 2017
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Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Dominique Salomon