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Tout d’abord, il faut définir le terme de « complexe ». Il s’agit d’un ressenti négatif sur une partie du corps lorsque celui-ci est d’ordre physique. En ce qui concerne les seins, il peut être déclenché en présence de seins considérés par la jeune fille comme trop gros, trop petits ou encore pas assez jolis. Mais il est important de nuancer : « Certaines adolescentes, tout comme certaines femmes, préféreraient des seins différents, sans pour autant y penser au quotidien », explique Vincent Joly, psychologue à Paris. A l’inverse, d’autres en souffrent à chaque instant. C’est une sorte de fixation qui les empêche de vivre pleinement. C’est dans ce cas qu’on peut réellement évoquer un complexe.
« La poitrine tient une place importante dans la représentation féminine », rappelle le psychologue. « Souvent lorsqu’une adolescente souffre d’un complexe à ce niveau, plusieurs enjeux peuvent en être à l’origine », estime-t-il.
L’image du corps est bien sûr le premier enjeu qui vient à l’esprit concernant les seins. A la puberté, « cette partie du corps des adolescentes devient soudain objet de désir », poursuit Vincent Joly. Ou si ce n’est pas le cas, notamment en l’absence d’une poitrine visible, les ados peuvent souffrir de ne pas être désirables comme elles pensent qu’elles le devraient. Quoi qu’il en soit, « il est naturel d’avoir du mal à s’habituer à son nouveau corps », insiste le psychologue.
Mais l’enjeu du regard des autres, et en particulier de celui des garçons, n’est pas le seul qui se joue autour de la poitrine. « Il peut y avoir une compétition avec la mère, des questionnements concernant la possibilité d’une maternité future, un sentiment de perte de l’enfance… », énumère-t-il. Cela dépend souvent du vécu et de l’environnement de l’ado.
Pour le psychologue, l’important demeure avant tout de garder le dialogue ouvert. « Il ne faut pas ‘éteindre’ la question lorsque l’ado l’évoque. » Ainsi « évitez de lui répondre ‘mais non ta poitrine est parfaite comme elle est’ ». La jeune fille risque alors de ne plus l’évoquer, d’avoir honte d’en parler, mais de continuer à se sentir mal avec elle-même. Pour rassurer sans couper court à la conversation, « Dites-lui plutôt qu’il peut être normal de ne pas toujours être parfaitement satisfait de son corps, et qu’il est acceptable d’échanger sur le sujet. Sans pour autant valider le complexe de votre ado. »
Si la question prend trop de place chez l’adolescente, si cela l’empêche de mener ses activités scolaires et sociables sereinement, ou si vous observez un changement de comportement alimentaire, n’hésitez pas à consulter.
Source : interview de Vincent Joly, psychologue à Paris
Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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