Mal aux jambes ? Donnons la parole aux malades !
13 novembre 2003
Pas moins de 4 Français sur 10 et la moitié des femmes se plaignent de mauvaise circulation du sang dans les jambes : lourdeur, douleur, oedème, veines apparentes… La chaleur, la station debout ou assise aggravent le mauvais retour veineux. Sans compter les facteurs de risque supplémentaires que sont l’hérédité, les influences hormonales et la grossesse. Les traitements actuels sont de différentes natures : chirurgie, bas de contention et médicaments veinotoniques.
Si les veinotoniques sont présents en France et dans plus de cent pays dans le monde, la Suède et le Royaume-Uni en sont dépourvus. Ainsi de nombreux patients étrangers viennent-ils consulter en France. Car l’insuffisance veineuse est une réelle maladie, qui doit être traitée énergiquement. Ce n’est pas une simple gêne passagère. Souvent accompagnée de douleurs et se montrant sous la forme de varices inesthétiques, elle peut se déclencher à tout âge.
Lyton, 65 ans, est britannique. Son insuffisance veineuse est apparue lors de sa première grossesse, sous la forme de veines disgracieuses sur ses jambes. Elle a suivi en France un traitement par sclérothérapie : injection d’une substance pour rétracter et détruire la veine malade. Depuis plus de 40 ans, Lyton complète son traitement par des veinotoniques, prescrits par son médecin français. Cela lui a permis d’éviter une intervention chirurgicale importante.
Il est primordial de traiter la maladie à temps, sinon le seul recours est la chirurgie. Chaque année, elle représente un coût important pour la société. Un travail français réalisé en 2002 avait montré que les cas de maladie veineuse non traitée étaient à lorigine de 180 000 interventions chirurgicales par an ! Sans compter les nombreux arrêts de travail. Prévenir et traiter la maladie très tôt, c’est donc une priorité.
Claire a 28 ans. Elle est enseignante et à la fin de la journée ses jambes sont lourdes, enflées. « Mon métier implique une station debout constante. Avec la chaleur ou en avion, c’est pire : c’est comme si un étau serrait mes jambes au maximum ! »
Ses parents étant déjà insuffisants veineux, Claire a donc consulté très tôt un angiologue. Il y a 7 ans, elle a subi une opération pour supprimer une veine trop apparente. Depuis, chaque année, elle fait de la sclérothérapie. En complément d’une bonne hygiène de vie, son médecin lui a prescrit des veinotoniques. « J’en prends depuis 4 ans, lorsque je ressens des douleurs, pendant les fortes chaleurs et quand je dois prendre l’avion ». Un traitement qui semble la satisfaire, puisqu’elle a constaté que toute sensation désagréable de lourdeur dans ses jambes avait disparu.
Ainsi, la preuve est faite que si les veinotoniques ne permettent pas de « guérir » l’insuffisance veineuse, ils peuvent soulager les patients, améliorer leur quotidien et faire partie de la prévention. A condition bien sûr, que la maladie soit traitée précocement.
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Source : Science et Vie n°1027, avril 2003 ; Société Française de Phlébologie ; Panorama du Médecin, n°4898, juin 2003 ; interview de patients ; 31ème MEDEC 11-14 mars 2003