Maladie d’Alzheimer: l’effet “plus” d’un psychostimulant dérivé de la vitamine B1
22 mars 2004
Responsable de deux cas de démence sur trois, la maladie d’Alzheimer touche plus de 600 000 personnes en France. Et compte tenu de l’allongement de la durée de vie, les spécialistes prévoient que le nombre de malades aura doublé en 2020.
D’abord, une notion peu commune. Mais amplement vérifiée. Pour le Dr Bruno Dubois de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, ” la maladie d’Alzheimer est une maladie du cerveau avant d’être une maladie de la vieillesse. Et parce qu’elle met 30 ans à se développer, elle touche prioritairement les personnes âgées“.
Si une prise en charge précoce permet de retarder l’évolution et d’améliorer la qualité de vie du patient, aucun traitement ne ” guérit ” encore la maladie elle-même. Les médecins privilégient alors, une approche thérapeutique multiple.
A l’occasion du Medec, qui s’est terminé ce vendredi à Paris, le Dr Bruno Dubois s’est ainsi réclamé d’une étude récente aux résultats prometteurs. Dans ce travail, les auteurs ont testé l’association d’un traitement habituel contre l’Alzheimer – les anticholinestérases – avec un psychostimulant connu de longue date dans le traitement de l’apathie, la sulbutiamine.
” L’apathie est l’une des composantes majeures de la maladie d’Alzheimer” poursuit Bruno Dubois. ” Les auteurs ont constaté une augmentation non négligeable de la capacité de mémoire chez les patients traités par cette association“. Un bémol toutefois: ce résultat reste à confirmer au cours d’études complémentaires. Seuls 83 patients suivis pendant trois mois ont en effet participé à ce travail. Un échantillon plus large, suivi pendant une plus longue période, devrait apporter des réponses très attendues.