Maladie d’Alzheimer: reconnaître le vrai du faux

06 avril 1999

Très imparfaitement évaluée, cette affection qui touche aujourd’hui 5% des personnes âgées de plus de 65 ans et entre 20% et 25% de celles de plus de 85 ans occasionnerait chaque année plus de 30 milliards de francs de dépenses . La moitié de ces sommes sont à la charge des familles de malades et il est parfois compliqué de parvenir à une bonne prise en charge dans le cadre des réseaux de soins existants.

N’ayez pas peur d’un «trou de mémoire »…
Un rendez-vous oublié, un nom qui s’obstine à rester sur le bout de la langue ne signalent pas nécessairement une maladie d’Alzheimer. Il peut arriver à n’importe qui de perdre sa voiture dans un garage souterrain!

En revanche, il est exact que la maladie se manifeste par ce qu’il est convenu d’appeler des troubles mnésiques. Des gestes appris de longue date et que l’entourage considère comme ancrés dans les automatismes quotidiens paraissent soudain oubliés. Un malade va désapprendre à faire sa toilette ou à tricoter. Il arrivera même qu’il se perde en revenant de faire une course à quelques pas de chez lui.

Ces signes sont alarmants dès lors qu’ils retentissent sur la vie sociale ou familiale. Ils doivent donc être signalés au médecin. D’ailleurs, ce dernier sera d’autant plus alerté que le patient lui-même aura tendance à minimiser l’importance de ses troubles, contrastant avec l’inquiétude de son entourage. Le cas échéant et après avoir éliminé l’hypothèse d’une dépression passagère ou d’une intoxication – médicamenteuse ou non -, il pourra être amené à demander des examens complémentaires et particulièrement un scanner cérébral. Il est important de ne pas confondre la maladie elle-même avec des troubles qui relèvent peut-être d’une toute autre cause…

  • Source : F. Fagnani et al., La Revue de Gériatrie, Tome 24, n°3, Mars 1999

Aller à la barre d’outils