Maladie d’Alzheimer : deux études offrent l’espoir d’un traitement
05 mai 2023
La maladie d’Alzheimer touche plus de 50 millions de personnes dans le monde. Et malgré les progrès de la science, il n’existe aucun traitement curatif. Deux études publiées coup sur coup donnent néanmoins de l’espoir quant au développement prochain d’un traitement.
Pourra-t-on bientôt soigner et guérir la maladie d’Alzheimer ? Deux études récemment publiées offrent des perspectives prometteuses.
Dernier travail en date, celui du laboratoire américain Eli Lilly qui, dans un essai de phase 3, a montré qu’un médicament expérimental, le donanemab, a permis de ralentir la progression de la maladie d’Alzheimer de 35 % par rapport à un placebo chez 1 182 personnes atteintes de la pathologie à un stade précoce.
Par ailleurs, sur 18 mois, les participants sous donanemab ont présenté moins de difficultés à effectuer des tâches quotidiennes (comme conduire par exemple). Ils ont également présenté un risque de progression vers le stade suivant de la maladie réduit de 39 % par rapport au placebo. Des résultats qui devraient pousser Eli Lilly à déposer une demande d’autorisation auprès de l’Agence américaine des médicaments (FDA) dès ce trimestre.
Inverser la maladie
Autre étude, du côté du laboratoire Biogen cette fois-ci, qui a examiné l’efficacité d’un médicament (nommé BIIB080) sur les niveaux de protéine Tau, considérée comme une cause de la maladie d’Alzheimer.
Dans cet essai de phase 1, des chercheurs du Collège universitaire de Londres ont observé l’impact de trois doses du médicament, administrées par injection intrathécale (une injection dans le système nerveux via le canal rachidien), par rapport à un placebo. Résultat, après 24 semaines, le médicament était capable de réduire de plus de 50 % les niveaux de concentration totale de Tau et de phosphate – les protéines Tau retrouvées dans le cerveau des malades étant surchargées en phosphate – dans le système nerveux central.
Pour la neurologue Catherine Mummery, qui a dirigé ce travail, il s’agit là « d’un pas en avant significatif pour démontrer que nous pouvons cibler avec succès Tau avec un médicament pour ralentir – voire inverser – la maladie d’Alzheimer. »