Maladie d’Alzheimer : et maintenant la caféine qui… protégerait !

15 avril 2014

La caféine protège-t-elle de certaines affections cérébrales comme la maladie d’Alzheimer? C’est en effet ce que suggèrent des chercheurs français de l’INSERM. Ils apportent pour la première fois des preuves expérimentales des effets bénéfiques de la caféine sur le cerveau. De la souris, pour le moment.

Le Dr David Blum et son équipe du laboratoire « Alzheimer & Tauopathies » (Inserm/Université Lille 2/Université Lille Nord de France) ont travaillé sur un modèle de souris transgénique. Lesquelles ont développé avec l’âge une neurodégénérescence liée à la protéine Tau. Les auteurs ont montré qu’une consommation « habituelle de caféine prévenait des déficits de mémoire et de certaines modifications de la protéine Tau ».

Cette dernière est essentielle à la stabilisation des cellules, notamment celles du cerveau. Elle joue un rôle fondamental dans la formation des synapses. Dans le cas des neurones sains, elle est « normale ». En revanche, dans certaines anomalies, il se forme des amas de protéines Tau anormales, entraînant la dégénérescence cellulaire. Non régulées, elles finissent en effet par produire des microtubules, des filaments qui asphyxient les neurones et provoquent leur mort. Les scientifiques parlent alors de « Tau pathogène et pathologique ».

Bientôt un essai sur l’Homme

Comme l’explique David Blum, « les souris traitées par la caféine ont développé une pathologie moins importante du point de vue de la mémoire, des modifications de la protéine Tau mais également de la neuro-inflammation. Aux vues de ces résultats, nous souhaitons d’une part identifier la cible moléculaire responsable des effets bénéfiques de la caféine. Et d’autre part, mettre sur pied un essai clinique à base de caféine chez des patients atteints de la maladie d’Alzheimer ».

Rappelons qu’en France, entre 600 000 et 700 000 patients souffrent d’une maladie d’Alzheimer ou apparentée. Ces affections représentent la première cause de perte des fonctions intellectuelles liée à l’âge.

  • Source : INSERM, 9 avril 2014 - Neurobiology of Aging http://dx.doi.org/10.1016/j.neurobiolaging.2014.03.027

  • Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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