Maladie d’Alzheimer : repérer les premiers signes des années avant le diagnostic
20 octobre 2022
Prendre en charge le plus tôt possible la maladie d’Alzheimer passe par un diagnostic précoce. Et si certains signes annonçaient la pathologie des années avant qu’elle ne soit diagnostiquée ? C’est ce qu’ont observé des chercheurs britanniques.
Il existe très peu de traitements efficaces contre la démence ou d’autres maladies neurodégénératives. Cela s’explique en partie par le fait que ces affections ne sont souvent diagnostiquées qu’une fois les symptômes apparus, alors même que la neurodégénérescence peut avoir commencé des années, voire des décennies, plus tôt.
« Cela signifie qu’au moment où les patients participent aux essais cliniques, il est peut-être déjà trop tard dans le processus de la maladie pour en modifier l’évolution », avance une équipe de l’Université de Cambridge.
Alors, est-il possible de détecter des changements dans la fonction cérébrale avant l’apparition des symptômes ? Pour le savoir, les scientifiques se sont penchés sur les données de la UK Biobank. Laquelle contient des informations anonymes sur la génétique, le mode de vie et la santé d’un demi-million de participants britanniques âgés de 40 à 69 ans.
Cette base de données comprend également les résultats d’une batterie de tests comprenant la résolution de problèmes, la mémoire, les temps de réaction, ainsi que des informations sur la perte et le gain de poids et sur le nombre de chutes. Cela leur a permis d’examiner si des signes annonciateurs d’une démence étaient présents entre 5 et 9 ans avant le diagnostic.
Une chute un an avant
Résultat : les personnes qui ont développé la maladie d’Alzheimer ont obtenu de moins bons résultats que celles en bonne santé en ce qui concerne les résolutions de problèmes, les temps de réaction, la mémorisation de listes de chiffres, la mémoire prospective (notre capacité à se souvenir de faire quelque chose plus tard)…
Par ailleurs, elles étaient plus susceptibles d’avoir fait une chute au cours des 12 mois précédents.
« Lorsque nous avons examiné les antécédents des patients, il est devenu clair qu’ils présentaient des troubles cognitifs plusieurs années avant que leurs symptômes ne deviennent suffisamment évidents pour déclencher un diagnostic », lancent les auteurs. « C’est une étape vers un dépistage et une prise en charge précoce des personnes à risque – par exemple, les personnes souffrant d’hypertension artérielle ou qui ne font pas assez d’exercice. »