Maladie de Parkinson : bouger pour agir sur les symptômes
11 avril 2024
Le 11 avril marque la journée mondiale de la maladie de Parkinson, qui touche environ 1% des personnes de plus de 60 ans dans les pays occidentaux. Dans cette maladie neurodégénérative, l’activité physique, en favorisant la mobilité, réduit les symptômes et ralentit leur progression. Pourtant, selon une enquête de France Parkinson, peu de personnes malades pratiquent suffisamment.
Pourquoi le 11 avril, chaque année, est-il la journée consacrée à la maladie de Parkinson ? Simplement en l’honneur de celui qui en a décrit pour la première fois les symptômes en 1817 : le Dr James Parkinson, né le 11 avril 1755.
Deux siècles plus tard, la maladie de Parkinson est devenue la deuxième maladie neurodégénérative la plus fréquente après la maladie d’Alzheimer. 270 000 personnes en France sont affectées et le nombre de nouveaux cas annuels – de l’ordre de 25 000 – est en constante augmentation, lié notamment au vieillissement de la population.
17 % des personnes diagnostiquées avant 50 ans
Parmi les chiffres à retenir sur la maladie de Parkinson, si 80 % des cas sont diagnostiqués après 90 ans, 17 % le sont avant l’âge de 50 ans. Seuls 5 % des cas sont des formes familiales (13 gènes identifiés à ce jour). Une personne sur 50 sera directement atteinte au cours de sa vie.
D’un point de vue symptomatique, on reconnaît la maladie par les tremblements, mais les symptômes les plus courants et distinctifs sont la lenteur des mouvements, appelée aussi akinésie, et la rigidité musculaire.
Activité physique : 50% des malades n’en font pas ou ont réduit la durée de leur pratique
L’association France Parkinson a commandité l’enquête « Activité physique et maladie de Parkinson », qu’elle rend publique ce 11 avril. Pourquoi s’intéresser à une pratique qui peut sembler bien éloignée des préoccupations liées à cette maladie ? Parce que lorsqu’elle est pratiquée de manière régulière, en impliquant tout le corps, celle-ci favorise la mobilité, réduisant ainsi les symptômes et leur progression.
Dans cette enquête, plus de 9 personnes malades sur 10 semblent avoir conscience des bienfaits de l’activité physique. Or 16% des répondants à ce sondage ne font pas de sport, et 58% des pratiquants n’en font pas assez.
Les freins à la pratique, surtout intensive, sont très divers. Beaucoup perçoivent une incompatibilité entre la maladie et le sport (48% des non pratiquants), en particulier ceux à un stade avancé de la maladie. Le manque de motivation est également un obstacle fréquent (33 % des non-pratiquants), souvent associé à la maladie elle-même. Un soutien et un accompagnement sont jugés essentiels pour 45% des personnes interrogées, qui estiment que cela les encouragerait à pratiquer davantage d’activité physique.
De plus, une méconnaissance des recommandations récentes en matière d’exercice physique est constatée : bien que 88% des personnes interrogées aient déclaré être encouragées par leur neurologue à pratiquer, il semble que le caractère thérapeutique de l’exercice ne soit pas toujours bien expliqué par les professionnels de la santé et que leurs conseils en matière de quantité par exemple, manquent parfois de précision.
Les bienfaits de l’activité physique se précisent
L’enjeu est de démarrer une activité physique dès le début de la maladie. Le Dr Teodor Danaila, neurologue au Centre Expert Parkinson de l’hôpital Pierre Wertheimer (Hospices civils de Lyon) explique pourquoi : « Dans une étude conduite chez des patients ayant bénéficié du programme SIROCCO aux Hospices Civils de Lyon (5 heures quotidiennes de rééducation intensive, multidisciplinaire, pendant 5 semaines) nous avons observé une amélioration de la mobilité et des difficultés d’articulation sur une période de minimum 12 mois. »
Pour l’instant, « on ne connait pas suffisamment bien les effets d’une activité physique intense et régulière pratiquée à long terme, ajoute le neurologue, mais il existe de plus en d’arguments qui vont dans le sens de la neuroprotection (d’où un effet de ralentissement de la maladie, ndlr). »
Le spécialiste conseille, dès le début de la maladie, une activité physique intensive et régulière à raison de 3-4 séances hebdomadaires, chacune d’une durée de 30-45 minutes, tout en essayant d’augmenter l’effort à chaque nouvel entraînement. Il n’y a pas vraiment d’activité physique à privilégier, mais celles qui mobilisent un maximum de groupes musculaires sont notamment la natation, le rameur, le vélo elliptique, la marche nordique rapide.
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Source : Enquête France Parkinson « Activité physique et maladie de Parkinson » du 02 au 26 février 2024 ; Dossiers sur la maladie de Parkinson de l’Institut du cerveau (Paris), consultés le 11/04/24.
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Ecrit par : Hélène Joubert ; Édité par Emmanuel Ducreuzet