Maladie de Parkinson : deux fois plus de cas d’ici 2050

10 mars 2025

D'ici à 25 ans, le nombre de personnes atteintes de la maladie de Parkinson dans le monde devrait augmenter de plus de 112 %, selon une récente étude publiée dans le British Medical Journal. Et ce en raison du vieillissement de la population. Cette situation est-elle inévitable ?

Entre 2000 et 2020, le nombre de nouveaux cas de maladie de Parkinson a augmenté de 81 %. Et d’ici à 2050, une nouvelle augmentation de 112 % est à craindre. En effet, selon un travail chinois publié dans The BMJ, 25,2 millions de personnes devraient vivre avec cette maladie neurodégénérative d’ici à un quart de siècle. Ce qui fait d’elle la maladie neurologique progressant le plus rapidement, en termes de prévalence et d’incapacité.

Des disparités géographiques

L’augmentation la plus prononcée des cas de maladie de Parkinson devrait se produire en Afrique subsaharienne (+292 %), tandis que les augmentations les plus faibles (28 %) sont prévues en Europe centrale et orientale, en raison d’une croissance démographique négative.

 Des facteurs à mieux comprendre

En toute logique, cette augmentation vertigineuse s’explique à 89 % par le vieillissement de la population mondiale. Sans trop de surprise, les personnes âgées de plus de 80 ans devraient présenter la prévalence la plus élevée (2 087 cas pour 100 000) en 2050.

Du côté des facteurs de risques, l’écart des cas entre les hommes et les femmes devrait également se creuser, au détriment des premiers, indiquant une vulnérabilité masculine accrue à la maladie.

Du côté de la prévention, les chercheurs estiment qu’une augmentation de l’activité physique pourrait réduire le nombre de cas futurs. Mais plus surprenant, la tendance à la diminution du tabagisme pourrait entraîner au contraire une augmentation de la prévalence. Sur ce dernier point en effet, plusieurs travaux ont mis en avant le côté protecteur de la cigarette contre la maladie de Parkinson. « Selon les données épidémiologiques, les fumeurs ont un risque d’être atteints par la maladie de Parkinson inférieur de 40 % à celui observé chez les non-fumeurs », explique l’Inserm. « Une diminution des risques qui s’expliquerait par une interaction de plusieurs gènes avec le tabac. »

Les chercheurs affirment qu’à leur connaissance, cette étude fournit les premières projections complètes de la prévalence mondiale, régionale et nationale de la maladie de Parkinson jusqu’en 2050.

« Il est urgent que les recherches futures se concentrent sur le développement de nouveaux médicaments, de techniques de génie génétique et de thérapies de remplacement cellulaire visant à modifier l’évolution de la maladie et à améliorer la qualité de vie des patients », concluent-ils.

  • Source : BMJ

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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