Maladie de Parkinson : une sexualité épanouie est possible

15 septembre 2022

Que ce soit en raison de la maladie elle-même ou des effets des traitements, les malades de Parkinson sont souvent confrontés à des troubles de la sexualité. Pourtant, des solutions existent. Il ne faut pas hésiter à consulter pour en parler.

La maladie de Parkinson associe des symptômes moteurs et non-moteurs, dont certains affectent la sexualité. Pour commencer, « les modifications biochimiques liées au dysfonctionnement des neurones dopaminergiques provoquent des altérations » du comportement physique, note l’association France Parkinson. En effet, « l’hypertonie, le tremblement ou la survenue de mouvements anormaux, en plus de la lenteur et de la rigidité, sont un frein ou deviennent une contrainte lors de certaines positions ou caresses ».

A cette atteinte motrice s’ajoute « une altération du système nerveux autonome qui correspond à la régulation automatique des fonctions telles que le transit intestinal, le rythme cardiaque, la transpiration… », poursuit France Parkinson. Or chez l’homme, l’érection ou encore l’éjaculation font partie des mécanismes nécessitant un contrôle important du système nerveux autonome. Chez la femme, les troubles du système nerveux central ont pour conséquence la diminution de la lubrification.
Peut s’associer à cela un déficit hormonal ayant pour conséquence la diminution, voire la perte de la libido et/ou de l’orgasme.

Des solutions médicales

Face à ces troubles qui peuvent sembler complexes, il existe des solutions. Le médecin peut établir un bilan hormonal afin de mettre en place un traitement local hormonal substitutif ainsi que des crèmes et produits de lubrification notamment. L’intérêt d’un traitement de remplacement par testostérone chez l’homme ou un traitement hormonal substitutif pour la ménopause chez la femme peut aussi être discuté.

Le risque de l’hypersexualité

Reste que le problème le plus important auquel sont souvent confrontés les patients est lié à un trouble du comportement. En effet, « chez les personnes atteintes de Parkinson, la dégradation des voies dopaminergiques associée à l’utilisation chronique et constante d’un traitement substitutif dopaminergique peut être responsable d’une dérégulation des systèmes liés au contrôle du comportement sexuel », explique l’association. Ce qui peut conduire au trouble du comportement sexuel le plus fréquent chez les patients parkinsoniens : l’hypersexualité.

Celle-ci peut s’exprimer de différentes manières : masturbation compulsive, demande répétée et excessive de rapports sexuels, multiplication des partenaires, utilisation compulsive de pornographie, nouvelles orientations sexuelles… C’est pourquoi il est essentiel d’être préparé à cet possibilité. « Une surveillance attentive par l’entourage est essentielle pour informer le corps médical et ainsi stopper l’augmentation des doses du traitement », recommande France Parkinson. « L’ajustement du traitement suffit généralement pour mettre fin à ces troubles. »

  • Source : France Parkinson

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche

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