Maladie des légionnaires: la partie cachée de l’iceberg

07 août 1998

On a beaucoup parlé cette semaine des 19 cas groupés de légionellose identifiés depuis le début du mois de juin à Paris et qui ont entraîné 3 décès à ce jour. La Direction générale de la Santé, le Réseau national de Santé publique et le Laboratoire d’hygiène de la Ville de Paris poursuivent leur enquête, qui n’a pas encore permis d’identifier l’origine de la contamination. Rappelons que ces légionelloses – on recense aujourd’hui plus de 30 espèces dans le genre Legionella – se diffusent de manière épidémique. Elles sont essentiellement transmises « par les micro-organismes en suspension dans l’air provenant des condenseurs à évaporation des systèmes d’air conditionné, ou encore dans l’eau potable issue de pommes de douche contaminées ». Les atteintes qu’elles entraînent vont de la présence d’anticorps dans le sang en l’absence de tout symptôme à la Maladie du légionnaire, « forme la plus grave et la plus fréquemment diagnostiquée, caractérisée par une pneumonie ou, rarement, des infections localisées. » Tout syndrome infectieux suspect et inexpliqué doit être signalé sans tarder à un médecin. Si la Maladie du légionnaire correspond à environ 1% à 8% de toutes les pneumonies observées, ces taux varient selon les conditions locales et climatiques. L’habitat naturel de la plupart des espèces du genre Legionella est l’eau: celle des rivières, des lacs ou des ruisseaux en saison chaude, comme celle des installations frigorifiques (air conditionné et autres). L’enquête des services de santé à Paris se poursuit d’ailleurs dans cette direction. Les propriétaires des installations réfrigérantes installées au sommet des immeubles des 9ème et 2ème arrondissements de Paris se sont vus demander « de mettre en œuvre sous 10 jours des mesures de nettoyage et de désinfection de ces installations ». Il est inutile de s’alarmer à l’heure actuelle car aucun nouveau cas n’a été identifié depuis le 3 juillet. Toutefois, tout syndrome infectieux suspect et inexpliqué doit être signalé sans tarder à un médecin.

  • Source : Eurosurveillance, Novembre 2000

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