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Une consommation excessive de sel est le principal pourvoyeur d’hypertension artérielle. Elle entraîne en effet une rétention d’eau et contribue à une augmentation de la tension artérielle.
L’hypertension opère dès lors tel un « tueur silencieux », sans symptômes apparents, en augmentant drastiquement les risques d’infarctus du myocarde, d’accident vasculaire cérébral (AVC) ou d’insuffisance cardiaque.
« L’hypertension artérielle justifie à elle seule la mise en place d’un régime hyposodé (un ‘régime pauvre en sel’) », rappelle le Pr Gérard Helft. Et lorsque l’on souffre d’insuffisance cardiaque, la consommation doit être plus faible encore.
Face à ce constat, l’industrie alimentaire a développé des substituts de sel, principalement à base de chlorure de potassium, un composé naturel semblable au sel dont le goût est similaire à celui du sodium. Et au-delà de son rôle d’exhausteur de goût, le chlorure de potassium présente l’avantage significatif de contribuer à la réduction de la tension artérielle. La combinaison « réduction du sodium » et « augmentation de l’apport en potassium » peut donc apparaître comme une alternative saine pour de nombreuses personnes… Mais pas pour toutes.
Ces substituts ne constituent en effet pas une solution universelle. Le Pr Helft identifie en effet plusieurs conditions médicales pour lesquelles les substituts à base de potassium peuvent s’avérer problématiques : « une insuffisance cardiaque, rénale ou encore un diabète sont autant de pathologies qui présentent des risques d’anomalie de la kaliémie, c’est-à-dire la concentration de potassium dans le sang. Pour ces personnes en effet, la consommation de ces sels de substitution peut venir aggraver une hyperkaliémie (excès de potassium dans le sang), avec des risques potentiellement élevés pour la santé (troubles du rythme cardiaque, voire un arrêt du cœur, ndlr). » L’inverse du but recherché en somme. Mais ce n’est pas tout.
Gérard Helft insiste également sur l’importance d’informer les patients sur le risque d’interactions médicamenteuses. Les substituts de sel peuvent élever le taux de potassium sanguin d’une personne à des niveaux nocifs si elle prend certains médicaments hypotenseurs, notamment les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (ECA) et les diurétiques épargneurs de potassium. Vous devez consulter votre médecin si vous envisagez d’utiliser des substituts de sel.
Rappelons enfin que la véritable stratégie contre l’excès de sel demeure une alimentation équilibrée, privilégiant les produits frais et non transformés, naturellement moins riches en sodium. L’adaptation progressive du palais à une alimentation moins salée, l’utilisation d’épices et d’herbes aromatiques pour rehausser la saveur des plats, ainsi qu’une lecture attentive des étiquettes nutritionnelles constituent des mesures essentielles dans cette démarche de santé préventive.
A noter : Les Français consomment 9 gr par jour de sel (l’équivalent de deux cuillères à café) pour les hommes et 7 gr par jour pour les femmes. L’OMS recommande pourtant aux adultes de ne pas consommer 5 g par jour.
Source : Interview du Pr Gérard Helft - https://www.uhhospitals.org/blog/articles/2023/06/salt-substitutes-a-healthy-alternative-to-the-real-thing
Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet