











Accueil » Médecine » Maladies cardiovasculaires » Maladies cardiovasculaires : quand les progrès de la parité sont de mauvais aloi !
Avant 65 ans, les maladies cardio-vasculaires représentent 21% des causes de décès chez l’homme. Contre seulement… 7% parmi les femmes. Ce profond sexisme statistique est en train d’évoluer. Mais pas dans le bon sens !
Le coeur des femmes tend en effet à devenir aussi fragile que celui des hommes. Un constat qui inquiète le Pr Michel Bertrand, cardiologue au CHU de Lille. « Nous connaissions bien le cas de ces femmes très âgées, atteintes d’athérosclérose. Cette population très particulière tenait au fait que les hommes ont une espérance de vie à la naissance (74 ans), plus réduite que celle des femmes (81 ans). Mais autrefois, les femmes ne présentaient pas de complications liées à l’athérosclérose avant l’âge de la ménopause. Or aujourd’hui, même des femmes non ménopausées font des accidents coronariens. »
Quelle est la raison de cette régression, qui traduit l’émergence d’une parité hommes femmes en matière de risque cardiovasculaire ? Pour le Pr Bertrand, la réponse est sans appel et tient au tabagisme. « La femme jeune fume aujourd’hui davantage que l’homme jeune. Or il faut savoir que le tabagisme, associé à la contraception orale, multiplie par 30 le risque coronarien chez la jeune femme. De sorte que les femmes sont victimes d’athérosclérose plus tôt que par le passé ! »
C’est dire à quel point la prévention est à l’ordre du jour. Dans les deux sexes. Or jusqu’à présent, très peu d’études se sont intéressées à la population féminine. Une lacune partiellement comblée grâce à l’étude HPS (Heart Protection Study), qui a observé chez plus de 5 000 femmes, l’effet d’une prévention par un médicament destiné à réduire le cholestérol, la simvastatine. Pendant 5 ans et à raison de 40 mg par jour, ce traitement a permis de réduire de 25% le risque cardiovasculaire. Tout comme chez les hommes.
Jusqu’à présent, aucune étude n’avait inclus un nombre aussi élevé de femmes ni, surtout, pendant une telle durée. Pour les médecins c’est aussi la preuve, chiffres à l’appui, que les changements socioculturels justifient de nouveaux schémas de prévention. A parité devant la maladie, parité de prévention…
Source : Rapport du ministère de la santé 06/99 Politique nutritionnelle et santé publique
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