Maladies chroniques du foie : la testostérone épinglée

06 septembre 2013

Pourquoi certaines maladies chroniques du foie touchent davantage les hommes ? © Phovoir

Pourquoi certaines maladies chroniques du foie sont-elles plus sévères chez les hommes que chez les femmes ? Pour répondre à cette question, des chercheurs de l’INSERM ont décrypté les mécanismes à l’origine des différences d’absorption du fer selon le sexe. Ils pointent surtout du doigt le rôle essentiel joué par la testostérone.

Les hommes et les femmes n’absorbent pas le fer de la même façon. C’est en partant de ce constat que des chercheurs de Toulouse expliquent que l’hépatite C ou l’hémochromatose héréditaire sont plus sévères chez l’homme. « Ces pathologies sont associées à une capacité réduite à produire de l’hepcidine, une hormone qui inhibe l’absorption du fer par le duodénum » expliquent-ils.

Les auteurs ont travaillé sur la souris (mâles et femelles). Ils ont ainsi démontré que « la testostérone réduit fortement la capacitéde ces animaux à produire de l’hepcidine. Dans le foie, elle active les récepteurs d’un facteur de croissance, l’EGF ».

Ils ont surtout mis en avant le fait que la castration des souris mâles s’accompagne non seulement d’une augmentation de l’hepcidine. Mais également d’une très forte réduction de la surcharge en fer cardiaque et pancréatique.

Autre enseignement tiré de ce travail : un médicament utilisé dans le traitement de certains cancers bronchiques permettrait de lever ce « blocage » exercée par la testostérone. Pour Marie-Paule Roth du centre de physiopathologie de Purpan, cette découverte pourrait à terme, permettre de « limiter la surcharge en fer qui aggrave le pronostic des maladies chroniques du foie. » Sous réserve bien sûr des résultats des études complémentaires.

Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : David Picot

  • Source : INSERM, 19 août 2013

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