Maladies chroniques : l’activité physique comme « médicament »

21 juin 2023

Diabète, cancer, hypertension artérielle… Longtemps les patients souffrant d’une maladie chronique se sont interdits la pratique d’une activité physique. Pourtant, cette dernière apporte de nombreux bénéfices et participe au contrôle de la maladie.

Activité physique et maladies chroniques ne sont pas incompatibles… Au contraire. On sait que l’activité physique diminue toujours le risque de développer une maladie chronique. Mais lorsque celle-ci s’est déclarée, l’activité améliore toujours la qualité de vie du patient, freine souvent les complications et les morbidités et diminue la mortalité. C’est d’ailleurs la seule thérapeutique non médicamenteuse aujourd’hui reconnue. Faisons un petit tour d’horizon (non exhaustif).

Les maladies cardiovasculaires

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’activité physique est possible et même conseillée. Chez les personnes hypertendues par exemple, un sport d’endurance, pratiqué jusqu’au début de l’essoufflement pendant au moins une demi-heure trois fois par semaine, permet de faire baisser la tension artérielle. Pour les patients victimes d’un infarctus du myocarde, une activité d’endurance modérée dans le cadre d’un suivi médical permet de se remettre plus rapidement.

L’asthme

Les asthmatiques redoutent particulièrement l’asthme induit par l’effort. Outre un essoufflement – qui peut par ailleurs être dû à un manque d’entraînement – il se manifeste surtout par une respiration sifflante et une toux. Pour autant, en réalisant un bon échauffement musculaire et en augmentant l’intensité de l’effort de façon progressive, les personnes asthmatiques peuvent ainsi pratiquer la plupart des sports (à l’exception de la plongée sous-marine et de l’équitation) et en tirer des effets bénéfiques.

Le(s) cancer(s)

En cas de cancer, maintenir une activité physique adaptée permet d’améliorer la qualité de vie. On parle alors d’activité « adaptée » car les conditions de pratique varient selon les patients en fonction de l’état de santé, des traitements et des souhaits et possibilités individuelles.

Pour les patients, l’activité permet de lutter contre certains effets indésirables des traitements, mais aussi contre le stress ou encore les difficultés de sommeil inhérents à la maladie. Le risque de mortalité serait lui aussi réduit.

Maladies neurodégénératives

Parkinson, Alzheimer, sclérose en plaques… Autant de pathologies handicapantes. « Cependant, elles n’excluent pas totalement la pratique sportive qui peut d’ailleurs aider à maintenir plus longtemps une relative autonomie », explique le Vidal sur son site Internet. « La Fédération française du sport adapté permet aux personnes atteintes par ce type de maladie de s’inscrire dans de nombreuses disciplines. »

Le diabète

« Les diabétiques le savent bien : la maladie endommage leurs vaisseaux sanguins et augmente le risque de subir un trouble cardiovasculaire », rappelle la Fédération française de Cardiologie. « On leur recommande donc de pratiquer une activité physique régulière qui va entraîner les effets contraires : meilleure oxygénation des tissus, préservation de l’endothélium (paroi interne) des vaisseaux, diminution du stress oxydatif, baisse de la viscosité du sang et stimulation du développement de nouveaux capillaires sanguins. De quoi mettre toutes les chances de son côté pour éviter un accident. »

L’épilepsie

Là encore, parce qu’elle provoque des crises convulsives, l’épilepsie pousse souvent les patients à s’abstenir de faire du sport. De nombreuses études ont pourtant démontré que l’exercice physique n’aggrave pas la maladie. Bien au contraire… Il permet de mieux contrôler les crises. A condition de bien choisir son sport. A éviter : la plongée sous-marine, les sports de combat ou les sports violents.

A noter : Le seul impératif lorsque l’on est porteur d’une maladie chronique est d’être bien encadré. Il est important d’évaluer le niveau d’activité physique du patient par un entretien et/ou des tests simples. Certains sportifs comme le tennisman Alexander Zverev (atteint de diabète), le nageur Alain Bernard (qui souffre d’asthme) ou la cycliste Marion Clignet (qui est épileptique) montrent que la maladie chronique n’est pas incompatible avec le haut niveau.

  • Source : https://www.vidal.fr/ - Fédération française de Cardiologie

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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