Maladies de l’intestin : la piste des microplastiques

28 juin 2022

Les études concernant le potentiel impact des microplastiques sur notre organisme se multiplient. Dans l’air, dans l’eau, dans les aliments que nous ingérons, il est en effet difficile de leur échapper. Une équipe Inserm a montré qu’ils perturbaient le fonctionnement de l’intestin chez la souris.

L’étau se resserre-t-il encore un peu plus autour du polyéthylène ? Il est encore trop tôt pour le dire, car la dernière étude de l’Inserm sur les microparticules de polyéthylène (PE) porte non pas sur l’homme, mais sur la souris. Le polyéthylène, c’est tout simplement le plastique le plus courant au monde, celui qui est utilisé pour la fabrication des sacs plastiques à usage unique (interdits dans les supermarchés français depuis 2017) ou du film étirable. Celui que l’on retrouve dans les océans et même dans l’air que nous respirons.

La présence de ces microparticules de PE est également avérée dans notre nourriture, et donc dans nos selles, ainsi que l’ont mis en évidence diverses expériences. Mais ces microparticules produisent-elles un effet néfaste sur notre système digestif ? C’est ce qu’ont étudié Mathilde Body-Malapel, ingénieure de recherche au sein de l’unité 1286 Inserm/Université de Lille/CHU de Lille, et son équipe. Pas sur l’homme donc, mais sur la souris.

PE et MICI

Les rongeurs ont été nourris pendant six semaines avec une alimentation contaminée par des microparticules de PE, dans des proportions équivalentes à celles auxquelles les humains sont exposés. « Nous avons choisi d’étudier l’impact de deux tailles de particules, qui correspondent plutôt à la fourchette basse de celles habituellement retrouvées dans les selles », ajoute Mathilde Body-Malapel. A la fin de l’expérience, la structure et les fonctions immunitaires de la paroi intestinale des souris étaient perturbées, et la composition de leur microbiote intestinal était devenu anormale.

« Ces différentes observations sont autant d’éléments qui laissent penser que ces microparticules pourraient influencer le risque de certaines maladies cancéreuses, inflammatoires ou immunitaires », commente la chercheuse. A supposer qu’elles soient confirmées chez l’homme. Une étude chinoise publiée en 2021 avait en tout cas établi un lien fort entre le fait de souffrir d’une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI) et la présence de microparticules de PE dans les selles. Sans pour autant parvenir à établir un lien de causalité.

  • Source : Inserm - mai 2022

  • Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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