Maladies infectieuses : la France sous-développée ?

24 juillet 2003

« La France est considérée comme le contre exemple mondial sur l’utilisation des antibiotiques. Notre politique vaccinale contre l’hépatite B est condamnée ». Inquiétant, le rapport sur l’état de l’infectiologie française remis par le Pr Didier Raoult.

A sa lecture Jean-François Mattei, Ministre de la santé, a pu mesurer l’ampleur de la tâche qui l’attend dans les mois à venir… Sans compter la non réforme de la sécurité sociale. C’est dire ! Originellement consacré au bio terrorisme le rapport du Pr Didier Raoult, patron au CHU de Marseille comme son ministre de confrère, énumère toutes les failles d’un pan entier de la médecine moderne : les maladies infectieuses. VIH/SIDA, hépatites B et C, grippe… Des maladies qui tuent chaque année des milliers de Français.

Pour Didier Raoult, notre niveau d’équipement contre les maladies infectieuses est « embryonnaire ». Une constatation logique, en « l’absence de volonté politique claire et d’un sous-développement financier ». Résultat, notre pays est l’un des « moins bien préparés à un problème d’épidémie massive ». Et encore moins face à des maladies émergentes, telles le SRAS.

Le remède ? Une réforme en profondeur pour que « l’ensemble des maladies infectieuses soit enfin considéré comme une priorité politique ». Car l’Etat semble s’être illustré par son absence dans ce domaine. « La seule stratégie élaborée pour se mettre en situation de répondre à un événement inattendu et dangereux – la construction d’un laboratoire de sécurité maximum P4 – a été réalisée par Charles Mérieux sur des fonds privés. La France est le seul Etat à posséder un P4 privé ! ».

Sur un plan pratique, il propose des infectiopôles, à l’instar des cancéropôles qui viennent d’être créés. Ils les voit à « Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier et Toulouse ». Un site parisien pourrait aussi être mis en place autour des structures de l’Institut Pasteur et du CHU Necker. Par ailleurs, il insiste sur la nécessité de « relancer une politique réelle de vaccination et de mettre en place le remboursement des vaccins qui ont démontré leur utilité ». En clair, c’est la mobilisation générale !

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