Maltraitance : 18 millions d’enfants touchés dans la zone Europe
27 septembre 2013
Un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé attire l’attention sur les mauvais traitements subis par les moins de 18 ans en Europe. Les chiffres font froid dans le dos. Plus de 18 millions d’enfants et d’adolescents seraient victimes de sévices dont les conséquences peuvent s’avérer mortelles… mais pas seulement.
Chaque année, la maltraitance entraîne – toujours dans la Région Europe de l’OMS (53 pays) – 852 décès chez les enfants de moins de 15 ans. Mais pour l’OMS, « la mortalité n’est que la pointe de l’iceberg. Selon les estimations, la prévalence de la maltraitance est beaucoup plus élevée, puisqu’elle atteint 29,1 % pour les sévices affectifs, 22,9 % pour les sévices physiques, et 13,4 % pour les abus sexuels chez les filles contre 5,7 % chez les garçons. »
Selon les représentants de l’organisation onusienne, « il est temps de reconnaître la maltraitance des enfants comme un problème de santé publique, et non pas uniquement comme un problème social et de justice pénale ».
Maltraitance, quelles conséquences ?
Outre son impact dévastateur sur la vie des jeunes, la maltraitance aurait de profondes répercussions sociales et économiques, se chiffrant à plusieurs dizaines de milliards d’euros. « La maltraitance des enfants peut être à l’origine d’un quart de la charge des troubles mentaux comme la dépression, l’anxiété, les troubles de l’alimentation et du comportement, les tentatives de suicide, l’autodestruction et l’usage illicite de drogues » peut-on lire dans le rapport. « Elle influe sur la scolarité, en se répercutant négativement sur le niveau d’études et en entravant les perspectives d’emploi. Il existe également une importante corrélation avec les comportements sexuels à risque. On sait que les comportements violents se transmettent d’une génération à l’autre, et favorisent un engrenage de la violence. »
Précaires, des populations exposées
Les parents jeunes, célibataires et pauvres, présentant un faible niveau d’instruction et vivant dans des communautés défavorisées, semblent plus susceptibles de maltraiter leurs enfants. « L’acceptabilité sociale et culturelle de la punition physique des enfants, les inégalités, le stress économique et la législation sont autant de facteurs influant sur les taux de maltraitance. Il existe également (sans trop de surprise, ndlr) un lien important entre, d’une part, la maltraitance des enfants et, d’autre part, l’abus d’alcool et de drogues au sein de la famille, le stress parental et la violence domestique. Les enfants pauvres sont aussi les plus durement touchés : les taux de maltraitance mortelle sont en effet plus de deux fois supérieurs dans les pays à revenus faible et intermédiaire. »
Côté solutions, l’OMS, propose des programmes d’intervention ciblant les familles à risque, ou encore des campagnes médiatiques…
Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet