Mammographie : le numérique se généralise

30 novembre 2011

Comme au cinéma ou encore dans votre MP3, le numérique remplace doucement l’analogique parmi les techniques d’imagerie médicale. Les mammographies naturellement, ne font pas exception. Depuis 2008, un décret introduit la mammographie numérique dans le programme de dépistage organisé du cancer du sein. Résultat : la proportion d’examens réalisés avec cette technique est passée de 29% en 2008 à… 80% en 2011. Est-ce un progrès ?

« L’important est de ne pas dire : c’est nouveau, donc par définition c’est mieux », insiste Brigitte Séradour, radiologue et co-organisatrice du congrès de la Société française de Sénologie et de Pathologie mammaire à Marseille. Grâce aux informations recueillies dans le cadre du programme de dépistage organisé du cancer du sein en France, les experts sont en mesure de comparer les performances des différents outils d’imagerie médicale utilisés pour les mammographies. Pourtant ce n’est qu’un début, car « nous disposons encore d’un recul limité », note en effet le Dr Corinne Allioux, de l’Association des Coordonnateurs du Programme de Dépistage (ACORDE), à Nantes.

Une étude a ainsi été menée par ACORDE sur 1,4 million d’examens. « Nous avons constaté que, contrairement aux machines analogiques qui présentent une qualité de résultats relativement homogène, les appareils numériques ne sont pas tous équivalents », indique le Dr Allioux. En effet, certains types de mammographes – les « pleins champs » qui représentent 25% des appareils numériques en France – offrent des taux de détection équivalents voire supérieurs à ceux des techniques analogiques. En revanche d’autres mammographes numériques, les appareils à « plaques phosphore » qui constituent 75% du parc numérique français, offrent de moins bons résultats.

Un contrôle sévère

Si globalement, le numérique apporte un taux de détection plus élevé et « un taux d’image difficilement interprétable par le radiologue, plus faible », le parc des mammographes français est en pleine évolution. Et, dans tous les cas, le progrès des technologies n’est pas l’unique critère d’amélioration du dépistage du cancer du sein.

Pour assurer la qualité et le bon fonctionnement des mammographes numériques, l’AFSSaPS a mis au point en 2010 un protocole plus sévère. « L’objectif est d’élever le niveau de la qualité des outils de dépistage pour qu’il soit au moins équivalent au niveau européen. C’est essentiel, car si la qualité des appareils n’est pas au rendez-vous, le dépistage ne peut promettre de bons résultats. Et le risque de faux positif est augmenté », souligne Brigitte Séradour. Un faux positif, c’est un résultat indiquant la présence d’une tumeur… alors qu’en réalité le sein ne présente aucune anomalie pathologique. Un inconvénient non négligeable, et inutilement traumatisant.

  • Source : de notre envoyée spéciale au 33èmes journées de la Société française de Sénologie et de Pathologie mammaire à Marseille, du 8 au 11 novembre 2011

Destination Santé
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