Maquillage pour enfants : le moins possible
04 juin 2019
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Vernis à ongles, gloss et autres fards à paupières… Certains de ces produits cosmétiques sont développés à destination des enfants. Pourtant, d’après une analyse récente de la CLCV, il vaudrait mieux éviter d’exposer les petits aux substances qu’ils contiennent.
Gloss pailleté conditionné dans une boîte en forme d’animal rigolo, vernis de toute petite taille aux couleurs pastel… Les industriels sont ingénieux en matière de marketing cosmétique à destination des plus jeunes. Le maquillage pour les enfants fait recette. Mais est-il réellement adapté à leur peau, à leurs ongles ? Est-il totalement sans danger ?
La réponse est absolument négative. C’est en tout cas la conclusion de la CLCV, Association nationale de défense des consommateurs et usagers*, après une analyse de 9 cosmétiques pour enfants : 2 brillants à lèvres, 5 vernis et 2 mallettes de maquillage. L’association à décrypté leur étiquetage et analysé les substances préoccupantes pour la santé en laboratoire.
Cancérogène, perturbateur endocrinien, allergisant…
Résultats, « tous les rouges et brillants à lèvres/gloss contiennent des molécules issues des huiles minérales (MOSH et MOAH**) qui sont jugées préoccupantes pour la santé par les autorités de santé », révèlent les analyses. « Les MOSH sont soupçonnés d’être bioaccumulables dans le foie et les MOAH seraient cancérigènes. » Un constat préoccupant « pour des produits qui, appliqués sur les lèvres, sont ingérés par l’enfant ».
Autre observation inquiétante, « la présence de phénoxyéthanol, un conservateur qui, à forte dose, peut avoir des effets sur le foie », ainsi que de substances allergisantes. Dans les fards à paupières et à joues, l’analyse a également trouvé « des traces de BHT, un potentiel perturbateur endocrinien, qui n’était pas indiqué par les fabricants sur l’étiquette ».
Seul point « positif », « l’absence de solvants volatils, remplacés par de l’eau, dans la majorité des vernis testés ».
Attendre que les enfants soient plus âgés
Conclusion, « pour limiter les risques d’allergie et de santé, le maquillage des enfants doit rester occasionnel », conclut la CLCV. « Nous recommandons aux parents d’attendre que leurs enfants soient le plus âgés possible pour les exposer à ces produits. »
Aux fabricants, la CLCV recommande « d’éliminer les substances préoccupantes identifiées dans leurs tests et en particulier, les huiles minérales, qui peuvent contenir des substances suspectées d’être cancérigènes, le BHT ou les allergènes qui n’ont rien à faire dans des produits à destination des enfants ».
*en partenariat avec la Fédération romande des consommateurs (FRC)
** Hydrocarbures saturés d’huile minérale (MOSH) et Hydrocarbures aromatiques d’huile minérale (MOAH)