Marathon, les seniors accélèrent

Et si à l’heure de la retraite, vous vous mettiez à la course à pied ? A la lecture d’une étude menée par l’INSERM sur les performances des plus de 65 ans au marathon (42,195 km), voilà une idée qui ne paraît pas si saugrenue que l’on pourrait croire ! C’est simple, « les seniors ne cessent de repousser leurs limites », expliquent les auteurs.

Romuald Lepers et Thomas Cattagni exercent à Dijon, au sein de l’Unité INSERM 1093 (Cognition, action et plasticité sensorimotrice) de l’Université de Bourgogne. Avec leur équipe, ils ont analysé l’évolution de la participation et des performances des coureurs de 20 à 80 ans, au marathon de New York. Et cela au cours des 30 dernières années.

Eux-mêmes qualifient leurs résultats d’« assez inattendus ». Au cours des deux dernières décennies, « les performances des meilleurs marathoniens de plus de 65 ans, et des marathoniennes de 45 ans et plus, se sont particulièrement améliorées. A l’inverse, celles de leurs concurrents plus jeunes sont restées stables », assurent en effet les auteurs.

Les femmes ont gagné 41 mn en 30 ans !

Chez les hommes, les 65-69 ans par exemple, ont gagné 8 minutes sur un temps de course moyen de 3h50min, entre les décennies 1980–89 et 1990–99. Puis à nouveau 7 minutes entre les décennies 1990–99 et 2000–2009. Les progressions chez les femmes, sont encore plus spectaculaires. Notamment parmi les 55-59 ans. Entre les décennies 1980–89 et 1990–99 et sur un temps de course moyen de 4h20min, elles ont amélioré leur chrono moyen de 33 minutes. Et encore de 8 minutes entre les périodes 1990–99 et 2000–2009.

« Cette amélioration des performances peut s’expliquer par l’augmentation du nombre de participants observée dans ces catégories d’âge », souligne Romuald Lepers. Ce serait donc le résultat d’un phénomène d’émulation ? Pas seulement. Il l’explique aussi « par l’intérêt croissant que cette population porte aux bénéfices de l’activité physique ».

Les scientifiques inscrivent leur travail dans un ensemble de contributions centrées sur la place de l’activité physique dans le phénomène du « bien vieillir ». Ils soulignent toutefois que « les mécanismes par lesquels l’activité physique agit sur le ralentissement des processus liés au vieillissement restent à explorer ». Voilà qui devrait donner matière à de nouveaux travaux…

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  Source : INSERM, 18 janvier 2012