











Accueil » Médecine » Maladies infectieuses » Méconnue mais fréquente, c’est la borréliose…
La borréliose à tiques ? C’est la maladie bactérienne la plus fréquente en Afrique. Mais c’est aussi une affection “totalement méconnue des personnels de santé“, affirme l’Institut de Recherche et de Développement (IRD). Explications.
Jusqu’à la fin des années 80, cette maladie était considérée comme rare. Or à cette même époque, une équipe de l’IRD a montré que dans la zone rurale de Dakar (Sénégal), “la borréliose à tiques était, après le paludisme, la cause la plus fréquente de consultations des patients en dispensaire“. C’est ainsi que l’Institut a lancé dès 1990, dans le pays puis dans l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest, un vaste programme de recherche sur cette maladie.
Entre 1990 et 2003, une équipe a étudié la maladie à Dielmo, un village sénégalais. Sur l’ensemble de la période, “11% de la population a souffert chaque année de la borréliose, ce qui représente un niveau d’incidence exceptionnel“. Les chercheurs ont également découvert que cette affection provoquait au long cours, des fièvres récurrentes pouvant entraîner des méningo-encéphalites graves. Parfois mortelles. Des symptômes “exactement similaires à ceux du paludisme. La maladie est donc systématiquement confondue avec ce dernier“. Ce qui explique naturellement, de nombreux échecs thérapeutiques puisque les traitements contre le paludisme ne sont pas efficaces contre la borréliose. Seuls les antibiotiques de la famille des tétracyclines donnent des résultats.
Le diagnostic est également rendu très malaisé par la difficulté de détecter Borrelia crocidurae, la bactérie responsable de la maladie. En effet, cette dernière n’est “détectable dans le sang que pendant les pics de fièvre. Or en Afrique tropicale et en particulier dans les zones rurales, les examens de laboratoire sont rarement possibles.“
Source : IRD, juillet 2006 - Photo Jean-FrançoisTrape/IRD
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