Médecine esthétique : vers (encore) plus de sécurité ?

04 juillet 2011

Cartographier le réseau vasculaire et nerveux du visage à l’aide d’un écho-doppler avant une intervention esthétique : c’est la démarche originale et novatrice, du Dr Gérard Dupeyrat, médecin stomatologue et esthétique à Paris et de sa collaboratrice le Dr Valérie Fraeyman (angiologue). « Cette technique est innovante et intéressante, mais nous manquons de recul pour juger de sa pertinence », tempère le Dr Lofti Ben Slama, vice-président de la Société française de Stomatologie et de Chirurgie Maxillo-faciale.

L’idée est de limiter grâce à l’établissement d’une cartographie vasculaire précise, les effets secondaires éventuels des injections d’acide hyaluronique ou de toxine botulique. « Ce concept est nouveau et n’a fait l’objet d’aucune publication étant donné qu’il s’agit de l’association de techniques reconnues, chacune dans sa spécialité », admet volontiers le Dr Gérard Dupeyrat. « Le recul disponible repose sur notre expérience, qui a concerné une cinquantaine de patients. Et jusqu’à aujourd’hui, je n’ai relevé aucun problème ».

Cet examen vise à renseigner sur la cartographie exacte du réseau nerveux et vasculaire du visage. D’un patient à l’autre en effet, l’emplacement de tel ou tel élément peut varier de quelques millimètres à droite, à gauche ou en profondeur. Il existe donc un risque – réduit certes mais réel – d’injecter une substance trop près d’un nerf ou d’un vaisseau, avec des dommages éventuels. « Le relevé du réseau veineux permet d’éviter par exemple, l’apparition d’hématomes disgracieux. Après l’écho-doppler et en fonction des demandes esthétiques du patient, nous savons très précisément où nous devons faire les injections. Ce qui est sûr et certain, c’est que nous garantissons une sécurité supplémentaire. ».

Ce luxe de précautions permet de proposer au patient d’améliorer la sécurité des interventions esthétiques effectuées au niveau du visage. « Pourquoi faire des examens lorsque les problèmes sont déjà là ? Il vaut mieux travailler en amont, et proposer un examen par écho-doppler avant l’intervention », poursuit le Dr Dupeyrat. Mais c’est un luxe car ces examens pratiqués dans un cadre esthétique, ne sont évidemment pas pris en charge par l’Assurance-maladie.

  • Source : Interview du Dr Lofti Ben Slama, 13 juin 2001 – Interview du Dr Gérard Dupeyrat, 20 juin 2011.

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