











Prévenir les maladies, les rechutes, la détérioration de la qualité de vie… La médecine préventive – et non uniquement curative – est en grands progrès ces dernières années. Grâce aux efforts conjugués des associations de patients… et des médias.
Hier au Medec, les débats ont été vifs durant la table ronde organisée par Destination Santé. Au programme du jour, le rôle éventuel de la prévention dans la maîtrise des coûts de santé ! Pour le Dr Jean Rochon, ancien ministre de la Santé et des Services sociaux du Québec et grand témoin de ce Medec consacré à la Qualité en Santé, la réponse ne peut être qu’ambivalente. ” Oui la prévention améliore la qualité de vie et l’état de santé des patients. Cependant, il semble extrêmement difficile de mesurer l’impact de grandes campagnes de prévention sur la maîtrise des coûts “.
Un message d’autant plus pertinent qu’il sous-tend l’existence de deux types de prévention. L’une comportementale, qui s’appuie sur l’hygiène de vie la plus basique, comme le fait de se laver les mains par exemple… Ou sur l’abandon de comportements à risque : tabagisme, consommation excessive d’alcool, alimentation déséquilibrée… L’autre médicamenteuse intervient dès lors qu’une maladie chronique s’installe. Des exemples ? L’infarctus du myocarde, l’hypertension artérielle, le diabète de type II…
Et vous l’aurez compris, la première représente un investissement particulièrement rentable, car minime pour un résultat de qualité à long terme. La seconde elle, permet d’éviter des pathologies lourdes au prix d’une hausse relative des dépenses de santé… La difficulté est de déterminer le rapport coût-efficacité de cette forme de prévention.
En établissant un partenariat étroit et équilibré avec les médias, les associations – de patients mais aussi de professionnels – agissent sur ces deux fronts. Car elles peuvent sensibiliser, informer et éduquer les patients. Et cela marche ! En 1974 et pour lutter contre les accidents vasculaires cérébraux, le Dr Jacques Bouillat fonde l’association France AVC. ” A l’époque personne ne savait quelle était cette maladie. Les patients étaient dans l’ignorance, les médias ne diffusaient pratiquement aucune information sur le sujet. Les membres de l’association se sont investis pour entrer en contact avec les journalistes. Et depuis, la presse joue le jeu et fait passer les messages de prévention “.
France AVC a bien évidemment choisi la bonne cible. Mais aussi les bons messages. ” Nous sommes les relais naturels du tissu associatif “, affirme Francis Laffond correspondant de l’Alsace à Paris. ” Les journaux locaux créent du lien social. Ils veulent aider leurs lecteurs à mieux vivre. C’est pourquoi il nous paraît essentiel de diffuser des informations santé concrètes et pratiques “.
Mais comme dans tous domaines, les maladies ne bénéficient pas toutes de la même attention de la part des médias. Certaines font peur, d’autres sont négligées car elles sont jugées trop peu répandues. Un mauvais motif bien sûr ! Mais très souvent invoqué. Voilà pourquoi la relation entre un journal et une association de patient doit être constamment soutenue. Et c’est aux associations de patients de trouver les mots justes pour convaincre leurs interlocuteurs de l’importance de leurs messages. Car au bout du compte, c’est pour le bénéfice à la fois de chaque individu, et de la collectivité dans son ensemble.
Source : de nos envoyés spéciaux au Medec, Paris 16-19 mars 2004
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