Médicament : consommation en baisse, génériques à la traîne

Existerait-il une « exception française » en matière de consommation de médicaments ? Pour le savoir, l’Assurance-maladie a conduit une étude entre 2006 et 2009. Celle-ci s’est déroulée dans l’Hexagone bien sûr, mais aussi dans 6 autres pays européens, Résultat : nous avons modéré notre consommation. Toutefois, nous restons à la traîne en matière de génériques.

Consommation en baisse. La France donc mais aussi l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suisse ont fait l’objet d’une analyse en profondeur des comportements de prescription… Parmi tous ces pays, la France enregistre la plus faible croissance en volume, de la consommation de médicaments : entre 2006 et 2009, la progression a été de + 0,5% dans notre pays, au lieu de +4,6% en Espagne par exemple.

Au total, 8 classes de médicaments ont été observées : les antidiabétiques oraux, les antiasthmatiques, les hypocholestérolémiants, les antihypertenseurs, antidépresseurs et tranquillisants, ainsi que les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) et les antibiotiques. Il ressort de cet important travail, que sur une année chaque Français consommerait en moyenne… 382 unités standards de traitements, que ce soit en comprimés, en doses ou gélules. Cela représente 53 doses, comprimés etc… de plus qu’un Allemand ou 84 de plus qu’un Italien. Dans ce classement, la France reste toutefois en seconde position, ex-æquo avec l’Espagne et derrière le Royaume-Uni.

Symbole de ce ralentissement de la consommation : la France n’est plus en tête des pays les plus consommateurs d’antidépresseurs ! Elle est désormais passée au troisième rang derrière le Royaume-Uni et l’Espagne. Sur la même période 2006-2009, elle a même été le seul pays à connaître une baisse en volume, de la consommation d’antidépresseurs !

Des dépenses toujours élevées. Malgré une légère baisse au cours de la période étudiée, la France caracole néanmoins toujours en tête des dépenses de médicaments sur les 8 classes en question. Avec 20 millions d’habitants de plus que l’hexagone, l’Allemagne dépense 1,3 milliard d’euros de moins par an. Et cela, toujours en ne prenant en compte que les 8 classes thérapeutiques étudiées.

Augmenter les prescriptions de génériques. Pour l’Assurance-maladie, la principale raison à ces dépenses élevées est liée à la trop faible prescription de génériques par rapport aux autres pays. « La part des prescriptions dans le répertoire des médicaments génériques est moins élevée (que dans les autres pays), voire en recul sur la période 2006-2009, au profit de produits plus récents et plus onéreux », explique la Caisse nationale.

Dans son dernier rapport sur les ventes de médicaments en France, l’Agence française de Sécurité sanitaire des Produits de Santé (AFSSaPS) souligne qu’« en 2009, près d’un médicament remboursable sur quatre acheté en pharmacie était un générique ». Une proportion certes en hausse, mais qui reste inférieure à celle de pays comme l’Allemagne et le Royaume-Uni où ce taux dépasse 50%. « Le choix d’un médicament générique constitue un geste essentiel pour faire des économies, tout en garantissant la même qualité de prise en charge », rappelle l’Assurance-maladie.

Pour aller plus loin : Les ventes de médicaments aux officines et aux hôpitaux en France – Chiffres-clés 2009.

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  Source : Assurance-maladie, 4 mai 2011 –Les ventes de médicaments aux officines et aux hôpitaux en France – Chiffres-clés 2009, octobre 2010.