Médicament équin : prudence pour les femmes enceintes qui l’administrent

19 juin 2019

Les propriétaires de chevaux et les cavalières enceintes ou susceptibles de l’être ne devraient pas administrer le médicament Regumate Equin. Ce dernier, progestatif de synthèse, expose à plusieurs effets indésirables, notamment sur la grossesse.

Le médicament Regumate Equin est « un produit utilisé à la fois par les professionnels éleveurs de chevaux, afin de prévenir ou de synchroniser les chaleurs des juments, et par les cavaliers propriétaires ou détenteurs de chevaux, pour diminuer les manifestations d’œstrus (les chaleurs chez les juments ndlr) en période de compétition », indique l’Agence Nationale du Médicament Vétérinaire au sein de l’Anses. Or ce traitement expose celui qui l’administre à plusieurs effets indésirables.

L’altrénogest, le progestatif de synthèse contenu dans ce médicament, peut entraîner des effets indésirables chez la personne qui administre régulièrement le traitement. Des troubles de l’appareil génital des femmes peuvent survenir, tels que la perturbation du cycle menstruel, des contractions utérines ou abdominales ou encore la prolongation de la grossesse. Les hommes ne semblent pas épargnés puisqu’ils peuvent souffrir d’une baisse de libido. Par ailleurs, l’exposition à ce traitement peut entraîner des maux de tête, de la fièvre, des douleurs abdominales, des nausées, de la diarrhée, des vomissements et de l’urticaire.

Peu de cas, mais une prudence recommandée

Aux Etats-Unis, la Food and Drug Administration (FDA) américaine mentionne 130 cas de réactions indésirables liées à cette molécule, dont 121 dans le milieu équin, entre octobre 1987 et mai 2018. En France, seulement 8 cas ont été signalés depuis 2002. Néanmoins, l’Anses souligne qu’il s’agit certainement d’une sous-déclaration puisque les personnes sujettes ne font pas spontanément le lien entre les symptômes et l’exposition au médicament.

L’agence recommande donc à certaines populations d’éviter tout contact avec le produit et de ne pas l’administrer elles-mêmes. Il s’agit des femmes enceintes ou susceptibles de l’être, des personnes présentant des tumeurs progestérone-dépendantes connues ou suspectées et de celles présentant des troubles thromboemboliques.

Reste qu’il est important pour tous de respecter les règles d’utilisation et d’employer des gants en vinyle, néoprène ou nitrile intacts. Evitez les gants en latex, poreux, qui peuvent laisser traverser le produit. Enfin, préférez des gants à usage unique pour éviter le contact avec le produit lors de la manipulation de paires déjà souillées.

A noter : en France, près de 30 000 traitements à base de ce médicament sont administrés chaque année à des juments.

  • Source : Anses, 19 juin 2019

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche

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