La santé animale et l’automédication, créneaux industriels d’avenir ?

Si 2010 a été une année difficile pour la pharmacie, certaines entreprises ont bien tiré leur épingle du jeu. C’est le cas de l’Allemand Boehringer-Ingelheim (BI), qui a misé sur de (lourds) investissements en recherche et développement (R&D).

L’année 2010 était celle des 125 ans du laboratoire, et dans ce domaine comme dans d’autres il est difficile de rester toujours jeune… Or « nos ventes ont diminué en 2010 » explique le Pr Andreas Barner, président du Conseil d’administration. « Cela s’explique en partie par la perte des brevets qui protégeaient quelques produits phares sur le marché nord-américain, et par l’évolution réglementaire de certains marchés, aux Etats-Unis et en Europe.. Mais nous avons pu maintenir notre activité pratiquement au même niveau qu’en 2009, grâce à la croissance des médicaments de prescription, au lancement réussi de nouveautés, ainsi qu’à l’augmentation majeure des ventes en santé animale. »

Recherche et développement, une stratégie efficace

« Nous avons investi 24% de notre chiffre d’affaires dans la R&D, soit 2,5 milliards d’euros, ce qui est encore supérieur à notre investissement en 2009 » poursuit le Pr Barner. Grâce à cela, l’entreprise dispose de plusieurs médicaments qui viennent d’être mis sur le marché, sont en passe de l’être, ou en phase avancée de recherche.

Le dabigatran étexilate, un anticoagulant prescrit contre la fibrillation auriculaire – le premier facteur de risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) après 65 ans – a été autorisé en Amérique du Nord, au Japon et en Australie fin 2010. Son autorisation en Europe est attendue d’ici la fin 2011. Contre le diabète de type 2 la linagliptine, un antidiabétique de la classe des incrétines, est actuellement soumis aux autorités de santé. Un autre traitement du diabète de type 2 , basé sur la technologie des anticorps monoclonaux, est actuellement en phase II. C’est aussi le cas de cinq autres molécules dans les champs de l’oncologie, de l’hépatite C et de la fibrose pulmonaire idiopathique.

Homme et animal

Les produits pharmaceutiques à usage humain, et en particulier les médicaments de prescription, constituent la part essentielle de l’activité. Notons cependant le développement substantiel des produits d’automédication en 2010, ce qui traduit une tendance nouvelle. Et c’est particulièrement vrai dans les pays émergents, Chine et Brésil notamment. Quant à la santé animale, elle accuse également une progression de 51%, grâce notamment à la commercialisation d’un nouveau vaccin contre le circovirus porcin de type 2 (associé à l’apparition du Syndrome de Dépérissement PostSevrage). Ainsi la Santé animale représente-t-elle désormais 7% du chiffre d’affaires total de l’entreprise en 2010, contre 5% en 2009.

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  Source : Conférence de presse annuelle Boehringer- Ingelheim International, Ingelheim (Allemagne) mardi 5 avril 2011.