Médicament : l’avis du patient, c’est utile

21 septembre 2004

Et si les patients participaient eux aussi à la notification des effets secondaires des traitements médicamenteux ? Une expérience au Royaume-Uni menée autour du cas d’un antidépresseur s’est révélée concluante. Une idée révolutionnaire, mais ô combien utile.

Aujourd’hui la pharmacovigilance, c’est-à-dire la surveillance des incidents et accidents pouvant être entraînés par les médicaments, est du ressort des professionnels de santé. Ils transmettent leurs notifications à l’un des 27 centres de pharmacovigilance français. Or ? d’après le travail britannique, les notifications établies par les patients apportent des informations complémentaires à celles des professionnels. Et fort utiles.

Les auteurs ont analysé plus de 2 000 courriers électroniques de patients traités par la paroxétine ou de leur entourage. Ils ont ainsi recensé 13 décès par suicide, décrits par l’entourage comme intattendus, 47 tentatives de suicide et 92 cas d’accès de violence.

Ces comportements violents semblaient survenir assez souvent, soit en début de traitement, soit lors d’un changement de dose, soit lors du sevrage. Une hypothèse qui n’avait pas été évoquée par l’Agence britannique du médicament. Or les auteurs ont procédé à une analyse de 91 fiches élaborées à partir des notifications de professionnels, signalant des actes ou des idées suicidaires sous paroxétine. Ils ont alors retrouvé, dans plus de la moitié des cas, des éléments étayant cette hypothèse.

D’après la Revue Prescrire, cette étude illustre la complémentarité des deux modes de notification. “Elle devrait inciter les autorités sanitaires à mettre en place les modalités pratiques permettant aux patients de notifier directement les effets indésirables, avec toute la précision requise en pharmacovigilance“.

  • Source : La Revue Prescrire - septembre 2004/Tome 24 - N°253 - pp261-262

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