Médicament : Les 10 propositions de la Mutualité

10 mars 2011

La Mutualité française s’invite dans le débat sur la réforme du médicament et publie ce jeudi, un plan pour une politique de santé publique indépendante des politiques industrielles. Objectif affiché par son Président, Etienne Caniard: enrayer l’émergence de la suspicion à l’égard du médicament, « qui se développe dans l’esprit de nos concitoyens ».

Ces 10 propositions visent à « réformer sans concession et avec pragmatisme le circuit du médicament », ajoute-t-il. « Il convient désormais de faire preuve de sélectivité pour promouvoir uniquement les médicaments efficaces et leur bon usage ».

La Fédération nationale de la Mutualité française (FNMF), fédère une large majorité des mutuelles « santé » en France. Selon ses dirigeants, elle rassemble en effet 18 millions d’adhérents et 38 millions d’affiliés. Parmi ses principales propositions, notons particulièrement celles qui visent à :

– Refuser les essais comparatifs contre placebo, lorsqu’un traitement performant existe déjà. En d’autres termes, pour être autorisé un nouveau produit devrait demain afficher une nette supériorité par rapport aux médicaments de référence existants plutôt qu’aux… substances inertes – et donc forcément inefficaces – que sont les placebos. Il est remarquable que cette proposition émerge alors même qu’aux Etats-Unis l’organisation consumériste Public Citizen vient d’interpeller la Food and Drug Administration (FDA) sur ce point. Elle demande en effet qu’un nouveau traitement contre la BPCO se voit refuser l’approbation de l’Agence, au motif que ses essais cliniques de phase 3 auraient été conduits d’une façon « non-éthique ». Ce qui leur est reproché en l’occurrence est d’avoir été testés contre placebo, privant les malades de ce groupe d’un traitement à l’efficacité reconnue.

– Réévaluer tous les cinq ans les médicaments, en se basant notamment sur le suivi et l’analyse des prescriptions hors-AMM ;

– Mobiliser les médecins et les pharmaciens sur le bon usage des médicaments et l’utilisation de logiciels d’aide à la prescription ;

– Réformer – et revaloriser – la notion de service médical rendu (SMR) en faisant notamment « coïncider le taux de remboursement avec le niveau de SMR » ;

– Généraliser l’utilisation de la dénomination commune internationale (DCI), qui révèle d’emblée « la nature pharmacologique des médicaments et leur valeur thérapeutique » ;

– Suivre et analyser les prescriptions hors-AMM, « pour les limiter aux cas médicalement justifiés » ;

En conclusion, la Mutualité affirme « attendre des décisions fortes qui sont indispensables pour restaurer la confiance dans le médicament ». Sera-t-elle entendue ? Un début de réponse devrait se matérialiser dès la fin du mois de mai 2011, lorsque les groupes de travail mis en place par le gouvernement dans le cadre des Assises du médicament, rendront leurs conclusions.

Aller plus loin : Télécharger le plan pour une Politique de santé publique indépendante des politiques industrielles.

  • Source : Mutualité française, 10 mars 2011 – Public Citzen, 8 mars 2011 – Ministère de la Santé, Assises du Médicament, site consulté le 10 mars 2011

Destination Santé
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