Médicaments et nourriture : comment retrouver le plaisir de manger ?

03 juillet 2015

Le suivi des traitements médicaux, la maladie, la perte d’autonomie peuvent conduire à exclure certains aliments, à s’alimenter moins ou différemment. Ainsi, certaines personnes âgées et/ou dépendantes souffrent de troubles de la déglutition. Ceux-ci leur imposent de prendre leurs médicaments écrasés et mélangés dans la nourriture. Or selon une étude française, le mauvais goût de certaines molécules peut conduire les patients à limiter voire refuser la nourriture proposée, et/ou le suivi de leur traitement. Explication. 

Le goût des dix médicaments les plus fréquemment prescrits en gériatrie a été évalué, afin de déterminer lesquels ont un goût acceptable, et lesquels il faut éviter d’écraser dans la nourriture. Rappelons qu’en France, 15% de la population âgée et plus de 50% des résidents en EHPAD souffrent de troubles de la déglutition. Par ailleurs, dans ces établissements ainsi que dans les services hospitaliers gériatriques, les personnes âgées prennent un nombre moyen de 6 à 20 médicaments par jour.

Il ressort de ce travail que le zopiclone, le clopidogrel et le paracétamol écrasés et mélangés à la nourriture ont le plus mauvais goût. Pour les auteurs, ce résultat devrait inciter les personnels soignants à informer les médecins dès lors qu’un patient refuse de prendre un traitement associé avec la nourriture. En outre, les laboratoires pharmaceutiques devraient de leur côté proposer des alternatives galéniques. Par exemple sous forme de solutions liquides, comme c’est le cas pour les enfants !

L’Institut du Bien vieillir Korian, qui a participé à cette étude, suggère différentes bonnes pratiques afin de faire accepter aux personnes âgées leurs médicaments s’ils doivent absolument être écrasés :  

  • Ecraser séparément chaque médicament ;
  • Mélanger chaque médicament écrasé dans des petites portions de nourriture ;
  • Privilégier le mélange dans des aliments mous, plutôt sucrés (gelée, compote, confiture) ;
  • Eviter de mélanger un médicament de mauvais goût avec d’autres médicaments ;
  • Ne pas obliger les patients fragiles à prendre des traitements qui ont un mauvais goût et provoquent une perte d’appétit ;
  • Ne pas mélanger les médicaments dans un volume important de liquide ou de nourriture (lait, semoule, soupe).

Rappelons que près de 80% des plus de 65 ans aiment prendre un bon repas en famille ou avec des amis. Les résultats du Baromètre Européen du Bien Vieillir 2014 montrent à quel point l’alimentation reste associée à la notion de plaisir lorsqu’on avance en âge.

 

  • Source : Institut du Bien vieillir, juin 2015

  • Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Dominique Salomon

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