Médicaments : la fracture numérique

Internet ? Quel merveilleux outil pour se tenir informé dans tous les domaines ! Sauf en matière de médicaments… C’est en tout cas l’avis de 8 Français sur 10, qui considèrent que la Toile ne représente pas une source d’information fiable sur le sujet.

En revanche, la moitié d’entre eux souhaiterait qu’elle le devienne. Avec des informations “fiables” donc mais aussi “compréhensibles” comme le révèle un sondage BVA/Destination Santé. Ce que seule une infime minorité de sites francophones est capable de proposer…

Les patients américains en revanche, bénéficient de sources nombreuses. Outre-Atlantique, les sites internet des firmes pharmaceutiques sont autorisés à délivrer des informations sur les médicaments, sous strict contrôle de la Food and Drug Administration (FDA). Pour Pat Cox, ancien Président du Parlement européen, “nous sommes face à une inégalité insupportable dans l’accès à l’information“. Notamment entre ceux qui parlent la langue de Shakespeare et les autres…

“En tant qu’Irlandais, je trouve très frappant de pouvoir aller visiter des sites internet américains et de trouver tout ce que je recherche sur les médicaments. Mais pour cela, il faut bien sûr posséder un ordinateur et une connexion internet et aussi, et surtout, parler l’anglais. Toutes les autres personnes, notamment les Européens non-anglophones, sont clairement désavantagées“.

Et Pat Cox de revenir sur l’amendement autorisant l’information directe au patient, rejeté par le Parlement européen alors sous sa présidence : “Internet possède une formidable capacité d’information. Pourquoi l’exclure pour tout ce qui est lié au médicament ? Il faut relancer le débat, et (enfin) écouter les patients“.

• 

  Source : Sondage BVA pour Destination Santé, réalisé les 13 et 14 mai dernier auprès d'un échantillon représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus. 1006 personnes ont été interrogées par téléphone, selon la méthode des quotas.