Médicaments : pour une plus grande sécurité, utiliser les noms génériques

05 juin 2002

Pratiquement une sur trois des hospitalisations provoquées par des effets médicamenteux indésirables pourrait être évitée. Notamment par le recours à la prescription sous nom générique, plutôt que par la dénomination commerciale. Recommandée par l’OMS, cette pratique éviterait la double prescription d’un médicament par des médecins différents. Une situation potentiellement très dangereuse et moins rare qu’il n’y paraît…

Dans les Archives de Médecine interne, une équipe de Stuttgart rend compte d’un patient de 56 ans, hospitalisé en urgence avec des troubles du rythme cardiaque associés à une insuffisance rénale majeure. Cet hypertendu était traité par un médicament appartenant à la classe des inhibiteurs calciques qui avait été prescrit, à deux reprises et par deux médecins différents, sous deux noms commerciaux différents !

Immédiatement sevré, le patient a vu son état se normaliser – rythme cardiaque et fonction rénale – sous 3 jours. Il est ressorti de l’hôpital en bonne forme mais il aurait pu en aller tout autrement s’il n’avait été pris en charge sans délai. Cette aventure méritait amplement d’être publiée : le médicament en question, également disponible en France, y est commercialisé sous 26 présentations et dosages… avec 6 noms différents.

Difficile de s’y retrouver dans une jungle ou des fabricants commercialisent en nom propre des produits qui ne sont en fait que des copies. Chaque année aux Etats-Unis, plus de 100 000 morts sont attribuées aux effets secondaires des médicaments. Et combien dans notre pays ?

  • Source : Archives of Internal Medicine, vol. 162, May 13, 2002, pp. 1065-1066

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