Médicaments : une technique pour cibler les récepteurs cérébraux

28 novembre 2016

Traverser la barrière hémato-encéphalique n’est pas aisé pour un médicament. Or dans certains cas, cette percée est nécessaire pour que celui-ci soit efficace. Une start-up française propose de développer une technique innovante pour y parvenir. Explications.

Le cerveau possède un système vasculaire très particulier, appelé barrière hémato-encéphalique (BHE), qui restreint drastiquement le passage de médicaments du sang vers le tissu nerveux. Seulement 2% des médicaments développés à ce jour par l’industrie pharmaceutique y parviennent. De fait, l’efficacité des traitements des maladies neurodégénératives et du système nerveux central en est très limitée.

Davantage de précision, moins d’effets secondaires

Pour améliorer l’efficacité de nombreux traitement, une start up française VECT-HORUS spécialisée en biotechnologies a développé une technologie à part appelée VECTrans®. Il s’agit de « vecteurs qui, couplés à des molécules thérapeutiques, améliorent leur transport vers le cerveau ou vers des tumeurs », indique le Dr Jamal Temsamani, directeur de la Recherche et Développement. « Ces vecteurs ciblent différents récepteurs » du cerveau. Par conséquent, « ils améliorent la sélectivité des agents thérapeutiques en visant bien mieux l’organe ou les cellules malades », poursuit-il. « Le traitement provoquerait ainsi en outre moins d’effets secondaires. »

Pour le moment, cette technologie reste toutefois à l’état de recherche et développement. Mais elle pourrait « servir dans des domaines tels que la cancérologie ou les maladies neurodégénératives ».

Refroidir les corps

Pour le moment, l’application dans laquelle ces vecteurs sont le plus développés est celle de la prise en charge de l’arrêt cardiaque respiratoire ou de l’hypoxie néonatale. Dans ces deux cas d’urgence, « il faut faire baisser la température corporelle entre 34°C à 36°C pendant 24 heures », explique Jamal Temsamani. Actuellement, les équipes utilisent des couvertures refroidissantes ou des injections de produits refroidissants. Mais il n’existe pas de médicament pour l’hypothermie thérapeutique permettant de contrôler précisément la température corporelle et de la maintenir sur toute la durée nécessaire.

C’est là qu’intervient la technologie VECTrans®. En injectant un neuropeptide, la neurotancine, au niveau de la thermorégulation (régulée par le cerveau), il est possible de « ralentir le métabolisme et d’empêcher les dommages neuronaux ».

  • Source : Vect-Horus, novembre 2016 – interview du Dr Jamal Temsamani, 15 novembre 2016

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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