Médicaments : une hospitalisation sur dix après 70 ans

05 mars 2004

D’après une étude américaine, un patient de plus de 65 ans sur 12 se verrait prescrire des traitements inappropriés. Ce risque serait deux fois plus important chez les femmes. Et en France la situation ne paraît guère plus enviable.

D’après la Caisse nationale d’Assurance maladie, pratiquement 6% des prescriptions faites à des plus de 75 ans comportent deux anxiolytiques ! Une association pourtant formellement contre-indiquée.

Les risques iatrogènes (du grec iatros qui signifie médecin), c’est-à-dire la probabilité de développer une maladie à cause du traitement prescrit, touchent particulièrement les seniors. L’insuffisance rénale par exemple, constitue l’un des accidents iatrogènes les plus fréquents chez les plus de 70 ans. Dans cette population, un patient sur trois reçoit des médicaments potentiellement néphrotoxiques, sans pour autant avoir subi le moindre contrôle biologique de la fonction rénale. Un contrôle pourtant nécessaire à intervalles d’un an, dans ces circonstances.

Quant aux associations médicamenteuses formellement contre-indiquées (selon l’expression officielle), elles représentent une autre catégorie importante de risques. Près de 13% des patients de plus de 70 ans hospitalisés l’ont été à cause des effets indésirables provoqués par l’association de plusieurs traitements.

En ces temps de réforme de l’Assurance maladie, et alors que les politiques cherchent à réaliser des économies, voici une piste de réflexion pour le moins intéressante… Elle présenterait le triple intérêt de réduire les dépenses liées aux hospitalisations, les prescriptions thérapeutiques, mais aussi la souffrance des aînés !

  • Source : CNAM, BMJ, vol. 328, février 2004

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