Méningites à méningocoque : des infections encore trop méconnues
01 octobre 2021
Le 2 octobre sera marqué par la Journée nationale des méningites. Lesquelles peuvent s’avérer extrêmement graves. De quelles méningites parle-t-on ? Quels en sont les signes ? Comment réagir ? Comment les prévenir ? Eléments de réponses.
Pas une mais des méningites
Il existe plusieurs types de méningites. « Il y a des méningites virales qui sont généralement bénignes et évoluent souvent par épidémie au printemps/été », explique le Dr Marie-Aliette Dommergues, pédiatre au centre hospitalier de Versailles. « Et puis il y a des méningites bactériennes qui peuvent être très graves : le méningocoque, le pneumocoque et l’Haemophilus qui a quasiment disparu grâce à la vaccination qui a été introduite dans les années 90. »
Concernant les méningites à méningocoque, 12 sérogroupes ont été répertoriés dont 5 très virulents : A, B, C, W135 et Y. « En France, en termes de fréquence, le plus important est la B, puis le W135, suivi du sérogroupe Y. Enfin nous constatons de moins en moins de méningite C grâce à la vaccination. »
Une maladie contagieuse
La méningite à méningocoque est donc une infection des fines membranes qui enveloppent le cerveau et la moelle épinière. Elle se transmet selon l’Organisation mondiale de la Santé, « par des gouttelettes de sécrétions respiratoires ou pharyngées ». Un contact étroit à l’occasion d’un baiser, un éternuement, la toux ou la promiscuité avec une personne infectée favorisent la propagation de la maladie.
Rare mais grave
Si les méningites à méningocoque restent rares, avec par exemple 459 cas en 2019 en France, rappelons qu’elles tuent. Et bien souvent, les premières victimes sont des nourrissons. Malgré un traitement approprié, elles peuvent en effet être fatales dans 5% à 10% des cas. Sans oublier qu’un survivant sur cinq va présenter des séquelles permanentes et invalidantes : amputation de membre, troubles neurologiques, perte d’audition…
Des signes à connaître pour agir
Les symptômes des méningites à méningocoque peuvent être assez trompeurs, car non spécifiques dans les premières heures. « Il s’agit d’un syndrome grippal avec des maux de tête, de la fièvre, des vomissements, des douleurs dans les membres et les articulations », précise le Dr Marie-Aliette Dommergues. Puis, d’autres symptômes plus caractéristiques peuvent apparaître, indiquant que l’infection est déjà très avancée : photophobie, fièvre très élevée ne répondant pas aux antipyrétiques, maux de tête violents, raideur dans la nuque. « Chez les nourrissons, les parents doivent être alertés par un état de somnolence et une perte d’interaction. Ils ont souvent les extrémités froides et une peau très pâle. » L’apparition de petites taches rouges appelées purpura fulminans signe quant à elle une urgence absolue. A ce stade, il est impératif de se rendre aux services d’urgences afin de mettre en place le traitement le plus rapidement possible.
Aujourd’hui il existe des moyens de prévention dont la vaccination. Parlez-en à votre médecin, car il s’agit d’un geste essentiel pour protéger vos enfants. D’ailleurs pour notre spécialiste, « la vaccination est le seul moyen de prévention. »
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Source : Interview du Dr Marie-Aliette Dommergues, 28 septembre 2021- OMS – Méningite à méningocoques - https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/meningococcal-meningitis - Santé publique France. Les infections invasives à méningocoque en 2019 - Thompson MJ, et al., Clinical recognition of meningococcal disease in children and adolescents, Lancet 2006;367:397-403
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Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Vincent Roche