











Pierre-Yves Scarabin et son équipe (Unité INSERM 1018 de Villejuif) ont mesuré les taux d’œstradiol – l’œstrogène le plus actif – de 6 000 femmes, qui avaient toutes plus de 65 ans. Après 4 ans de suivi, ils ont recensé au sein de cette cohorte, 150 nouveaux cas de maladies cardiovasculaires. Or toutes les femmes concernées présentaient des taux d’œstradiol plus élevés que les autres.
« Ces résultats montrent pour la première fois, que des taux élevés d’œstradiol sanguin exposent à un risque augmenté d’infarctus du myocarde ou d’accident vasculaire cérébral (AVC), sans qu’un lien de cause à effet ne soit démontré », font valoir les auteurs. En l’état, ces observations ne valent que pour les femmes ménopausées, de plus de 65 ans. « Ce nouveau facteur de risque est indépendant des autres, comme le diabète ou l’obésité… », nous a précisé Pierre-Yves Scarabin.
Les traitements sont-ils dangereux passé 65 ans ?
Après la ménopause, l’arrêt du fonctionnement des ovaires entraîne une chute importante des taux sanguins d’œstrogènes. Ces hormones continuent néanmoins de circuler à de plus faibles concentrations. « Notre travail montre que l’administration d’œstrogènes ne permet pas de prévenir les maladies artérielles ischémiques chez les femmes ménopausées. Et ces traitements pourraient même avoir un effet délétère chez les plus âgées », enchaîne Pierre-Yves Scarabin. « Les études à venir devront confirmer ou infirmer ces résultats. Et nous permettre de déterminer s’ils peuvent être étendus aux femmes ménopausées plus jeunes », conclut-il.
Source : INSERM, 8 juin 2012, interview de Pierre-Yves Scarabin, directeur de recherche de l’INSERM, responsable de l’équipe Hormones et maladies cardiovasculaires, « Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations », 8 juin 2012
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