Mer et montagne : la nature comme un aimant…

21 juillet 2021

A la mer, à la montagne ou à la campagne… Pour beaucoup, la pause estivale constitue surtout l’occasion de s’octroyer un grand bol d’air dans un environnement différent de celui de notre quotidien. Au contact de couleurs, d’odeurs et de panoramas offerts par une nature qui nous aspire.

A l’Université du Queensland de Brisbane (Australie), la Pr Lara Franco a compilé les données de nombreuses études réalisées sur ce lien nature et santé. Elle explique notamment cet attrait de la nature par les éléments sensoriels. A commencer par l’aspect sonore. « La pollution sonore est devenue une plainte publique croissante si bien que des millions d’Européens vivent avec des niveaux de bruit urbains inacceptables », souligne-t-elle. « Le bruit chronique contribue notamment au stress, aux troubles du sommeil  etc. » A ses yeux, ce goût prononcé en faveur de la nature s’expliquerait donc par une quête de « paix et de tranquillité fréquemment recherchés par l’Homme ».

Et que dire de la contemplation d’un panorama montagneux ou de l’océan à perte de vue ? « Il a été démontré à maintes reprises que l’observation de la nature offre de nombreux avantages pour la santé et le bien-être », poursuit-elle, citant une diminution de l’anxiété, du stress et même un abaissement de la fréquence cardiaque au repos. Elle évoque également les couleurs : « Le bleu et le vert, qui prédominent dans la nature, sont des couleurs à faible excitation, à faible anxiété et plus volontiers préférées par les personnes. En revanche, le gris prêté aux scènes urbaines semblent davantage se traduire par des sentiments d’agressivité ».

Bon air et retour en enfance

A toute saison, la quête du « bon air » de la montagne comme de la mer semble aussi agir sur nous tel un aimant, procurant vitalité et entrain. La respiration se fait plus profonde, plus complète. « L’air des altitudes est remarquable par sa pureté ; l’absence de poussières organiques et micro-organiques le caractérise » souligne le Dr Fernand Lalesque, dans un ouvrage sur la climatothérapie, rédigé en 1910. Dans son ouvrage sur l’architecture et la santé, l’architecte Jean-Bernard Cremintzer, rappelle que de tous temps, les médecins ont fait « prendre l’air » aux patients, à travers de promenades sur la plage ou dans des forêts de pins, par exemple.

Sans compter que les espaces naturels marins ou montagnards nous permettraient aussi de renouer avec des sensations vécues au cours de l’enfance et la (re)découverte des éléments, de leur faune, de leur flore… « Aller en montagne, c’est aussi accepter de se plier au rythme de la nature et aux règles qu’elle nous impose. C’est respecter et se fondre dans un environnement, profiter pleinement de paysages grandioses », glissent également les représentants de France Montagnes, l’association regroupant les principaux acteurs du tourisme de montagne en France. Comme pour mieux convaincre les éventuels sceptiques…

  • Source : -Int J Environ Res Public Health. 2017 Aug; 14(8): 864. -Lalesque F., « Climatothérapie », in Landouzy L., Crénothérapie, climatothérapie, thalassothérapie. Cures hydrominérales, cures d’altitude, cures marines, Paris, Baillière, 1910, p. 591 -Cremintzer J. B., Architecture et santé. Le temps du sanatorium en France et en Europe, Paris, Picard, 2005. -Richard Nathalie (dir.) ; et al. Mer et montagne : dans la culture européenne (XVIe-XIXe siècle). Nouvelle édition [en ligne]. Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2011 Association France Montagne, site consulté le 13 juillet 2021

  • Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

Aller à la barre d’outils