Du MERS-CoV dans un avion : l’Institut Pasteur rassure
12 octobre 2016
Jarun Ontakrai/Shuterstock.com
Selon le Korea Times, un virologiste de l’Institut Pasteur de Corée aurait transporté, sans autorisation, des échantillons de virus MERS-CoV, à bord d’un avion (dans la soute) à destination de Paris. Le journal l’accuse d’avoir fait courir un risque aux passagers. L’Institut Pasteur de Paris tient à rassurer en indiquant que le niveau de danger est extrêmement faible. Le Pr Bruno Lina, virologue à Lyon, confirme.
L’article du Korea Times accuse le Directeur général de l’Institut Pasteur d’avoir couvert ces faits. Des citations extraites d’emails présentés comme ayant été écrits par ce dernier, viennent en appui de ces accusations. L’Institut Pasteur de Paris récuse formellement ces accusations, soutient qu’il n y a pas eu de risque d’exposition à ce virus pour les passagers de ce vol. Il affirme par ailleurs que les extraits de messages qui tendent à accréditer cette thèse n’ont jamais été envoyés.
Des procédures non respectées
« Les échantillons transportés avaient subi un traitement d’inactivation et ne présentaient donc pas de risque de contamination », indique l’Institut Pasteur. C’est d’ailleurs ce que confirme le Pr Lina. « Il n’y avait absolument aucun risque, même si le matériel avait été en cabine, les passagers ne pouvaient en aucun cas être contaminés. Nous sommes dans une hypothèse de risque de transmission extrêmement bas. L’article du Korea Times était très orienté. »
En revanche le Pr Lina insiste sur la nécessité de disposer d’autorisation pour le transport de ce type de matériel. Une procédure qui semble-t-il n’a pas été respectée dans cette affaire. L’Institut Pasteur l’indique lui-même. « Un dépôt d’échantillons biologiques, sans information préalable à ce dépôt, a bien eu lieu dans une unité de recherche (de l’Institut Pasteur de Paris ndlr). » Par conséquent compte-tenu « du non-respect des procédures de réception des produits biologiques, le Directeur général de l’Institut Pasteur de Paris a décidé la destruction de ces échantillons ».
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Source : Institut Pasteur, Interview du Pr Bruno Lina, 12 octobre 2016
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Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Dominique Salomon