Microplastiques : 8 bouteilles d’eau sur 10 contaminées
21 juillet 2022
Une majorité d’eaux vendues en bouteille contiendraient des microplastiques selon une récente étude. Une proportion impressionnante qui proviendrait essentiellement de la bouteille elle-même.
Les microplastiques sont partout. Dans l’eau de mer, au sommet des montagnes, mais aussi dans notre alimentation. Et l’eau de consommation n’y échappe pas comme l’avait déjà montré plusieurs travaux. Pourtant, on ne savait pas à quel point. Une nouvelle étude menée par l’association Agir pour l’Environnement révèle que plus des trois-quarts des bouteilles d’eau commercialisées seraient contaminées par ce polluant.
Pour évaluer l’impact de cette pollution dans l’eau en bouteille consommée par les Français, l’association a réalisé plusieurs analyses dans les eaux embouteillées les plus vendues en France : Badoit, Carrefour, Cristaline, Evian (50 cl et 1 litre), Perrier, Vittel (33 cl et 1 litre), Volvic. Les résultats de ce travail ont été publiés dans un rapport d’analyse. Le constat est alarmant : sur neuf eaux analysées, sept contiennent des microplastiques.
La bouteille en cause
Le travail d’analyse a permis de mettre en évidence quatre types de plastiques différents. « Au vu de leur nature, il semble que l’essentiel de ces microplastiques proviennent de la bouteille, du bouchon et du processus d’embouteillage », révèle l’association. Selon les échantillons, les eaux présentaient entre 1 et 121 microparticules de plastiques par litre.
Et c’est « la Vittel Kids qui détient le triste record du nombre de microplastiques dans ces analyses avec 40 particules pour la bouteille de 33 cl (donc 121 particules par litre) ». Résultat, « à raison d’une moyenne de 131 litres d’eau embouteillée consommées par an, un enfant est donc susceptible d’ingérer, pour ce simple usage, près de 16 000 microparticules de plastique chaque année ».
Comment limiter les microplastiques
« Il est inacceptable de laisser les industriels de l’eau embouteillée vendre une eau polluée aux microplastiques, mais présentée comme soi-disant « pure » et en plus 300 fois plus chère que l’eau du robinet ! », s’indigne Agir pour l’Environnement. Laquelle appelle l’Etat à « protéger notre santé et l’environnement, en priorité celle des enfants, en faisant en sorte que la chaîne alimentaire ne soit pas polluée aux microplastiques ». En commençant « par interdire les bouteilles en plastique ».
Chacun peut déjà participer à cette transition en utilisant des alternatives aux bouteilles d’eau plastique. Nous pouvons ainsi privilégier l’eau du robinet, les gourdes ou le verre consignable.
A noter : « Soumises à de fortes chaleurs et à la lumière, ces bouteilles d’eau pourraient relarguer des quantités de microplastiques encore plus importantes », avertit l’association.