Migration et VIH/SIDA : un lien à revoir ?

23 décembre 2004

Depuis l’apparition du VIH/SIDA les migrations sont considérées comme un moteur de l’épidémie. Or les résultats d’enquêtes menées au Sénégal nuancent cette approche. A leur retour chez eux en effet, les migrants abandonneraient leurs pratiques à risque.

Deux démographes, Richard Lalou de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et Victor Piché de l’Université de Montréal se sont intéressés aux relations entre mobilité et comportements sexuels au Sénégal. Seules les migrations à destination d’autres pays ont été prises en compte. Les déplacements intérieurs ont été exclus de ce travail.

D’une manière générale, une fois dans son milieu d’accueil, le migrant modifie son comportement sexuel et prend des risques. Or à son retour, il choisit huit fois sur dix de revenir à la fidélité. Selon les auteurs, ce choix ne correspondrait pas uniquement à un souci d’ordre sanitaire. Il répondrait surtout à la volonté de respecter les normes sociales pour éviter le risque de stigmatisation. La migration ne représenterait donc pas un facteur de risque surajouté, en comparaison de ceux pris par les populations sédentaires. Du moins au Sénégal.

  • Source : IRD, décembre 2004

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