Mon enfant entre au lycée : quelles libertés lui accorder ?
04 septembre 2023
Terminé le collège, votre (grand) enfant fait son entrée dans un nouvel établissement : le lycée. Comment bien l’accompagner dans cet environnement ? Quelles marges de manœuvre lui laisser ?
Qui dit entrée au lycée, dit découverte d’un nouvel établissement. Mais à l’approche de la rentrée scolaire, il est fort probable que votre ado se montre surtout… nostalgique : du collège, de ses amis, des souvenirs qui lui sont associés, lorsque ceux-ci sont positifs.
Principale raison à cela : la peur du changement, « parce qu’en général, tout ce qui est nouveau et inconnu… ça fait peur ! », confirme le Fil Santé Jeunes, dispositif de prévention sur les questions de santé physique, mentale et sociale destiné aux jeunes. Nouveau trajet, nouveaux locaux, nouveaux profs, nouveaux élèves… Mais, bonne nouvelle : cette crainte de la nouveauté peut rapidement s’effacer, surtout si l’on retrouve au lycée quelques amis du collège.
Si l’on ne connaît personne en revanche, le temps d’intégration peut être plus long. « La meilleure technique à adopter ? Être toi-même », conseille le Fil Santé Jeunes. « Trouver ta place ne se fera pas en un jour, construire de vrais liens d’amitié prend du temps, et c’est la meilleure façon d’avoir des relations solides. Patience… ».
Rompre les liens
Une fois ces relations solidement établies et le nouveau groupe d’amis constitué, il est probable, au fil des mois, que celui-ci prenne de la place. Beaucoup de place. Là aussi, tout est parfaitement normal, rappelle le Dr Arnault Pfersdorff dans son livre, « Vous, parent ». Eh oui : votre lycéen est un adolescent, qui finira par « rompre les liens de dépendance avec ses parents » pour s’autonomiser sur le plan affectif et devenir un adulte.
En attendant, le temps qu’il trouve sa place, votre ado peut user de divers moyens pour vous « faire savoir que vous ne devez pas vous mêler de sa vie ». Traîner au retour du lycée (ou du collège) fait partie de ces moyens. Alors, comment réagir ? Entre respect des règles familiales et considération pour son légitime désir d’indépendance, la marge de manœuvre est étroite.
« N’allez pas l’espionner »
Si vous devez faire face à cette situation et qu’elle provoque des conflits, le Dr Pfersdorff conseille tout d’abord… de parler avec votre ado, « à froid » et à distance d’une fâcherie, de préférence dans sa chambre. « Annoncez la couleur et n’y allez pas en tournant autour du pot », poursuit le pédiatre, mais « ne lui interdisez pas de voir ses copains à la sortie de l’établissement, c’est important pour lui d’appartenir à un groupe, de s’identifier, s’affirmer, s’autonomiser aussi ».
Au cours de la discussion, résistez à la tentation de lister les points de comportement qui peuvent également poser problème (temps d’écran, rangement de la chambre…) : abordez un sujet à la fois. Et rappelez-lui que si ses copains sont importants, il est tout aussi important qu’il respecte ses devoirs et engagements, tant dans la sphère scolaire que familiale. Dans ce cas, pourquoi ne pas établir, ensemble, un « contrat donnant-donnant » ?
Autre point clé : être d’accord avec l’autre parent, que vous viviez ensemble ou non, sur le temps qu’il peut prendre avant de rentrer à la maison. Vous pouvez également inciter votre ado à inviter ses amis à votre domicile. Mais dans tous les cas, « n’allez pas l’espionner à la sortie du collège ou du lycée : il sera au courant un jour ou l’autre de votre démarche et vous en voudra ».
A noter : si d’autres comportements vous inquiètent (« repli sur soi, agressivité, troubles de son humeur, absentéisme scolaire, mauvaises fréquentations, possible consommation de substances, etc. »), n’hésitez pas à vous faire accompagner par un professionnel (pédiatre, pédopsychiatre, enseignant…).
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Source : Fil Santé Jeunes - « Vous, parent » du Dr Arnault Pfersdorff (éditions Hatier Parents, août 2022)
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Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet