Mondialisation : quel avenir pour le médicament ?

14 juillet 2003

Le pharmacien, le médicament et la mondialisation. A l’occasion du 63eme Congrès de la Fédération Internationale Pharmaceutique (FIP), le Président Jean Parrot s’interroge sur l’avenir du médicament, dans le contexte de la mondialisation.

Car « si celle-ci contribue notamment à élever le niveau de vie dans un nombre important de pays, elle a également de nombreux revers ». Lesquels n’épargnent pas la santé publique. Le médicament en est ainsi la parfaite illustration.

Le Président Parrot s’inquiète de la qualité des produits qui « n’est pas toujours garantie car certains médicaments (…) ne font pas l’objet de contrôles réglementaires et (…) échappent ainsi aux taxes ». Quant au marché des médicaments illicites, il « se porte malheureusement bien », comme l’en atteste d’ailleurs un détournement récent de containers de médicaments antirétroviraux destinés au continent africain et revendus au prix fort sur certains marchés européens…

Ce concept de mondialisation peut ainsi avoir des conséquences insoupçonnées sur l’accès aux médicaments essentiels et notamment les antirétroviraux. « Il est inacceptable de voir des médicaments efficaces non accessibles aux malades qui en ont besoin » poursuit Jean Parrot, qui ne minimise pas pour autant le rôle du pharmacien. « Nous avons tous une part de responsabilité. Sachons nous engager pour peser en faveur des décisions qui s’imposent ».

Placé dans ce nouvel ordre mondial et « sous la coupe d’une mondialisation encore trop sauvage », l’avenir du médicament « ne peut être guidé par la seule loi du marché ». Dans ce contexte, « on voit la nécessité d’une politique de santé mondiale » souligne Jean Parrot. « L’Organisation mondiale de la Santé développe les outils qui lui sont nécessaires pour progresser dans ce sens (…). Et notre profession doit s’affirmer comme un interlocuteur de choix ».

  • Source : Coeur et Santé n°138

Aller à la barre d’outils