Morsures de serpent : pas d’antidotes disponibles et des anti-venins contrefaits
02 novembre 2015
©Phovoir
Une action internationale coordonnée pour agir contre les morsures de serpents venimeux. C’est l’appel que lance un chercheur australien aux décideurs pour agir contre ce fléau qui fait chaque année des centaines de milliers de morts dans le monde.
Environ cinq millions de cas de morsures de serpents se produisent chaque année dans le monde. Lesquels entraînent près de 100 000 décès et 400 000 cas d’invalidité permanente ou de défiguration. Malgré l’appel de Médecins sans frontières (MSF) en septembre, concernant les stocks d’anti-venin bientôt épuisés, rien n’a changé. C’est au tour du Dr David Williams, chef de l’unité de recherche sur les venins à l’Université de Melbourne (Australie), de lancer un appel à l’aide à la communauté internationale dans la revue BMJ. « Il existe un urgent besoin de travailleurs de santé compétents en matière de diagnostic et de prise en charge des patients mordus par des serpents », souligne-t-il.
Jusqu’à présent, les populations les plus concernées n’ont pas accès aux seuls traitements efficaces que sont les antidotes scientifiquement validés. Pour autant, selon le chercheur australien, « l’arrêt de la production de l’antivenin par Sanofi Aventis n’est pas vraiment un problème en soi. De toutes façons, la vaste majorité des victimes de morsures n’en bénéficiait pas».
Des antivenins contrefaits
Outre l’absence de traitement de qualité, « les populations sont confrontées à l’utilisation d’antivenins contrefaits », poursuit-il. Cette réalité ayant pour conséquence une augmentation du taux de mortalité lié à ces morsures.
Pour empêcher l’utilisation de ces substances nocives, il faudrait renforcer l’analyse desdits produits. Ainsi, David Williams en appelle à une action internationale urgente et coordonnée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Cette question « doit être portée devant l’Assemblée mondiale de la Santé afin de mobiliser des ressources. Le temps des paroles est passé, nous devons agir », conclut-il.