Mort subite du nouveau-né : une explication biologique ?

04 mars 2010

En pratiquant l’autopsie de nouveaux-nés victimes d’une mort subite, une équipe strasbourgeoise a constaté une anomalie biologique… qui pourrait déboucher sur une piste. C’est le nerf vague, et son effet sur la fréquence cardiaque, qui seraient en cause.

Pédiatres, spécialistes de biologie moléculaire et pharmacologues ont minutieusement analysé différents paramètres liés à la fonction cardiaque de 9 nourrissons décédés de mort subite. En les comparant avec ceux de 8 enfants décédés par asphyxie, infection, déshydratation, maladie métabolique, syndrome du bébé secoué ou hématome sous-dural, ils ont noté des variations importantes. Ainsi ont-ils constaté que la densité des récepteurs à l’acétylcholine était doublée chez les nourrissons victimes de mort subite. Or l’acétylcholine – un neurotransmetteur produit par le nerf vague – a pour effet de ralentir le rythme cardiaque. C’est la substance en cause, par exemple, dans le malaise vagal.

Aucune anomalie biologique n’avait encore été observée chez les nourrissons victimes de mort subite. Ces travaux ouvrent donc des perspectives intéressantes, même s’ils demandent à être confirmés. En effet, un dosage sanguin assorti d’un traitement préventif pourrait peut-être éviter certaines des quelque 400 morts subites du nourrisson enregistrées chaque année en France. Même si les premières précautions à prendre sont de toujours coucher votre bébé sur le dos et de ne jamais fumer en sa présence.

  • Source : Plos One, 1er mars 2010.

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