











Cette année-là, plus de 13% des femmes ayant accouché en France métropolitaine étaient de nationalité étrangère. Elles venaient du Maghreb (4,8%), d’un pays européen (3,3%) ou d’un autre pays dans 2,4% des cas. Et toutes les femmes ne semblent pas égales face à l’accouchement. La mortalité maternelle notamment, diffère beaucoup selon leurs nationalités d’origine. Si l’on prend en compte l’ensemble des femmes d’origine étrangère, cette mortalité est de 12,5 pour 100 000 naissances, au lieu de 7,9 pour 100 000 parmi les Françaises. En revanche pour « les femmes de nationalité étrangère autre que celles de l’Europe et du Maghreb, (ce taux) était 2 à 3 fois supérieur à celui des Françaises », soulignent les rédacteurs. Cette dernière catégorie bien évidemment, rassemble les femmes d’origine subsaharienne.
Le taux de césarienne pour sa part, est beaucoup plus élevé chez les femmes d’Afrique subsaharienne (35%) par rapport aux Françaises (19,9%). Chez les Africaines, « l’hypertension et le diabète gestationnel ont été particulièrement fréquents ». De plus, le taux de prématurité a lui aussi été plus important chez ces femmes. Les étrangères enfin, « ont été moins nombreuses que les Françaises à bénéficier des 7 consultations prénatales minimales prévues pour le suivi d’une grossesse sans complications ».
Niveau d’étude, solitude, précarité…
Au moment de l’accouchement, les étrangères sont dans l’ensemble plus âgées que les Françaises. C’est plus particulièrement vrai pour celles venant d’Afrique subsaharienne. Parmi ces dernières en effet, on compte 23% d’accouchées de plus de 35 ans, au lieu de seulement 19% parmi les Françaises. De plus, les Africaines sont plus nombreuses à accoucher d’un 4e enfant (23%) que les Françaises (7%).
Pour ces femmes, la faiblesse de leur niveau d’étude est un autre facteur de risque. De même que la solitude : les étrangères étaient ainsi deux fois plus nombreuses à vivre seules. Quant au niveau de ressources, il se caractérise par une plus grande précarité parmi les étrangères que les Françaises. « Pratiquement 7% des femmes d’Afrique subsaharienne répondaient que leur ménage n’avait aucune ressource, ce qui était le cas de 0,5% des Françaises », notent en effet les rédacteurs.
Pour réduire ces disparités, ils insistent sur « les besoins de prévention et de prise en charge pour certains groupes de femmes étrangères. Tout particulièrement les femmes d’Afrique subsaharienne ».
Source : BEH, 17 janvier 2012
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