Mosquirix® : feu vert pour le premier vaccin antipaludéen
29 juillet 2015
De nom scientifique RTD,S/ASO, le Mosquirix® immunise à la fois contre le paludisme et contre l’hépatite B. ©Phovoir
L’Agence européenne du médicament (EMA) a rendu un avis favorable pour utiliser le vaccin antipaludéen Mosquirix® en Afrique. Une avancée dans la lutte contre cette maladie parasitaire. En 2013, 200 millions de cas de paludisme et 584 000 décès ont été recensés. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) doit désormais émettre des recommandations en vue d’une intégration du Mosquirix® dans les programmes vaccinaux.
Le Mosquirix® a reçu le 24 juillet un « avis scientifique positif » du Comité des Médicaments à usage humain, de l’EMA. Ce vaccin est le premier à être reconnu comme efficace dans la lutte contre le paludisme. Un fléau à l’origine de plus de 600 000 morts chaque année dans le monde. Parmi eux, 90% vivent en Afrique. Sur ce même continent 83% des victimes sont des enfants de moins de 5 ans. Raison pour laquelle le laboratoire GSK prévoit une diffusion exclusive de son vaccin « hors Union Européenne, dans les zones les plus endémiques de l’Afrique, auprès des petits âgés de 6 semaines à 17 mois ».
Une « efficacité modeste »
L’aval de l’EMA fait suite à la publication d’une étude de phase 3 menée auprès de 16 000 enfants dans 7 pays africains (Burkina Faso, Gabon, Ghana, Kenya, Malawi, Mozambique, Tanzanie). Au total, 56% des nourrissons vaccinés à l’âge de 5 à 17 mois ont été protégés, contre 31% chez les petits vaccinés entre 6 et 12 semaines.Une efficacité jugée « modeste » dans la mesure où les bénéfices du Mosquirix® se sont été avérés diminués 12 mois après la vaccination.
Le vaccin oui, un miracle non
« L’action du vaccin décroît dans le temps, sa prescription précoce est donc indispensable pour renforcer de manière significative la protection des plus jeunes », précise l’EMA. Par ailleurs, le Mosquirix® ne suffit pas à la protection totale contre le paludisme : l’administration du vaccin n’enlève rien à l’importance des gestes préventifs. « Les moustiquaires imprégnées d’insecticides, les traitements à base d’artémisinine et les tests de diagnostic rapide sont indispensables pour améliorer le taux de survie ». Autant d’efforts indispensables pour espérer atteindre l’objectif d’éradication du paludisme fixé pour 2030.
Reste à évaluer le rapport coût-efficacité du Mosquirix® et la faisabilité des campagnes de vaccination. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) devrait publier ses recommandations en novembre 2015 pour une arrivée du vaccin sur le marché en 2017.
-
Source : Agence européenne du médicament (EMA), le 24 juillet 2015
-
Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Vincent Roche