Moteur diesel : un coupable parmi d’autres ?
19 décembre 2012
Les particules émises par les moteurs diesel représenteraient environ 40% de la pollution particulaire en milieu urbain. Si l’Académie nationale de médecine ne nie pas l’impact sanitaire de ces particules, elle nuance les résultats des différentes études menées sur le sujet. Et pour cause. « Toutes les publications disponibles concernent les émissions de moteurs anciens », fait valoir le Pr Michel Aubier, pneumologue et membre de l’Académie. Il insiste également sur le fait que ces particules ne sont pas les seuls coupables. Chiffres à l’appui.
Dans un rapport publié sur le sujet, il explique qu’en 20 ans et du fait des progrès technologiques, les émissions de particules ont diminué de 39%. Pourtant dans le même temps, le trafic routier a enregistré une croissance constante, en France. « Ces améliorations sont issues du renouvellement du parc automobile, combiné à la réduction drastique des émissions produites par les véhicules neufs », estime-t-il.
Pour les véhicules diesel, filtres obligatoires depuis 2011
Cette réduction est notamment due aux filtres à particules. Lesquels, depuis 2011 doivent équiper tous les véhicules à moteur diesel. Cependant, le renouvellement d’un parc automobile prend plus de 15 ans.
A l’échelle nationale de la France, 10% des émissions de particules fines en 2009 étaient issues du transport routier. Un chiffre qui plaçait le parc automobile derrière les secteurs du résidentiel et du tertiaire, de l’industrie manufacturière et de l’agriculture ou de la sylviculture. A l’échelle de l’Ile-de-France, le trafic routier est à l’origine de 25% des émissions de PM10, les particules dont la taille est inférieure à 10 microns.
Sur le plan sanitaire, il rappelle que « l’exposition, notamment aux particules diesel est incriminée dans la survenue de multiples effets secondaires. Si certains, comme la potentialisation des allergies respiratoires sont indéniables, de nombreuses interrogations demeurent pour d’autres ». Michel Aubier évoque l’impact sur la mortalité, le cancer du poumon ou les accidents cardiovasculaires. «Le problème actuel » conclut-il, « est celui d’une diminution de la pollution liée aux transports dans sa globalité, plutôt qu’une focalisation sur les émissions des moteurs diesel, compte tenu de l’évolution de la technologie.»